Le court métrage algérien Goulili de Sabrina Draoui a été élu meilleur film. Le palmarès de la troisième édition du Festival du film arabe n'a pas été sans grande surprise cette année. A une exception près. Le film Kheltat Fawzia de l'Egyptien Magdi Ahmed Ali a été élu meilleur film tandis que l'actrice égyptienne Ilham Chahine s'est vu décerner le Prix de la meilleure interprétation féminine. Un prix que d'aucuns le voyaient plutôt décerné à Samia Meziane dans le film Le voyage d'Alger d'Abdelkrim Bahloul. Idem pour le Prix de la meilleure interprétation masculine revenue à Hassen Kechache dans le film portant sur la vie du héros Mostefa Benboulaïd de Ahmed Rachedi. Un Prix, quoique amplement mérité, qui aurait pu faire également le bonheur de l'acteur principal du film Khaled Youssef, Dukan Shahata, tant son jeu d'acteur a ému plus d'un. Un acteur hors pair qui a si bien joué le rôle de cet homme opprimé. Véritable rôle de composition quand certains affirment que la personnalité incarnée par Hassen Kechache ne s'éloigne finalement pas trop de son tempérament calme et serein, malgré son charisme évident. Le Prix du meilleur scenario est revenu au film syrien Les jours de l'ennui de Abdelatif Abdel Hamid. Un film au sujet fort original déployant aussi un thème fort puissant comme celui de la guerre et ces familles qui attendent, le frère, le mari ou père de retour du combat. Un sujet si triste mais traité de façon aussi bien burlesque que tragique. Un paradoxe si propre à l'être humain.. L'Ahaggar d'Or de la meilleure réalisation est revenu à Casanégra du Marocain Nour-Eddine Lakhmari. Un prix amplement mérité. Aussi le Prix spécial du jury est revenu au film palestinien Le sel de la mer d'Anne Marie Jacir. Une mention spéciale a été attribuée au film tunisien Cinecitta de Ibrahim Lotfi. S'agissant de la catégorie court métrage, c'est Sabrina Draoui avec son intime et sensuelle Goulili qui a reçu le Prix du meilleur film. Un court peut-être mais qui en dit long sur le malaise de la femme arabe et musulmane, partagée entre ses valeurs et principes et les nouvelles conditions de vie qu'exige la modernité ou la vision moderne de la vie. Un film puissamment beau car émanant d'une force tranquille belle et rebelle. Un court qui est sorti du lot parmi les 15 en compétition aux côtés d'autres qui méritaient aussi de recevoir des prix (au moins 7), dira le jury qui soulignera sa frustration de ne pas désigner des prix supplémentaires, que ce soit pour l'interprétation, son ou le scenario. En plus du Prix spécial du jury décerné au film En fin de journée de l'Egyptien Chérif El Bandari, une mention spéciale a été attribuée à Vinyle de Ziad Chouhoud. Enfin l'Ahaggar d'Or de la meilleure plume a été décerné au critique de cinéma égyptien Amir El Amri, d'une valeur de 5000 dollars. L'Egypte se voit ainsi distinguée avec trois prix éclipsant de ce fait d'autres films arabes tout aussi intéressants. Preuve de la bonne vitalité du cinéma du pays des Pharaons «Oum El dounia». Si le retour du public vers les salles de cinéma est une assertion confirmée, il reste à se demander encore une fois ce que sera le sort de la salle Esaâda maintenant que les lampions des projecteurs se sont éteints? Prise par le tourbillon du Festival culturel panafricain, la ministre de la Culture n'a pu être présente à Oran. Son absence s'en est ressentie. Hamraoui Habib Chawki a promis son retour l'an prochain, tout comme le bon son dans les salles de cinéma. C'est cela la grosse perte de cette troisième édition. Un acquis hélas «bousillé» au moment d'un événement crucial que connaît annuellement la ville d'Oran.