Le trio a enterré tous les désagréments causés lors des premières soirées du festival. La deuxième édition du Festival a été clôturée samedi soir au stade 24-Février. Ce lieu qui a servi de cadre d'une rare convivialité qui a explosé sous les effets du retour, après plus de dix ans d'absence, de l'indétrônable Djilali Amarna, de Zahouania et de Bilel. Le trio, à lui seul, a enterré tous les désagréments qui ont été causés pendant les premières soirées du festival. Les trois noms proposés ont été aussitôt adoptés par une forte assistance venue, quant à elle, chanter sa hargne de liberté et sa soif de vivre. En effet, malgré la maladie qu'il traîne, Djillali Amarna a répondu présent à l'appel des citoyens de sa ville. «Malgré la chimiothérapie que je subis, je suis venu chanter ma ville», nous a-t-il affirmé. Ainsi le vocaliste des indétrônables Amarna est venu régler sa vieille dette qui le lie avec son public qui réclamait son retour depuis de longues années. En effet, Djillali Amarna qui a fait les beaux jours du raï était tout aussi égal à lui-même et à la hauteur des prestations des beaux jours de sa jeunesse. La nuit de samedi a été pleine d'aveux, de complicité et de suspense. Que chantera Djillali? Sera-t-il à la hauteur de l'événement? Sans aucune hésitation, le vocaliste des «Beatles» de Sidi Bel Abbès a eu son mot à dire en dépoussiérant Yazina, Til taila...etc. Deux chefs-d'oeuvre, deux belles chansons accompagnées par une danse technique dont seul Djillali détient le secret. Le stade s'embrase, la forte assistance qui s'est aussitôt mise de la partie n'était pas ingrate. Des centaines, voire quelques milliers de jeunes ont mis leurs portables au mode lumineux. Le stade scintillait partout, un très beau tableau a été offert sous l'effet de Djillali Amarna pour lequel ses concitoyens revendiquent un petit intérêt de la part des pouvoirs publics. D'autant plus que ce dernier est dans le besoin d'un soutien tous azimuts vu sa maladie. Ce n'est pas tout. Lui emboitant le pas, la diva de la chanson raï encore juvénile fait son apparition. Le public explose en scandant: «Ya Zahouania, Bel Abbès tmout alik» (Sidi Bel Abbès meurt pour Zahouania). De sa voix angélique, la défenseur des causes féminines réplique: «Moi aussi je meurs pour vous.» Ayant pris le micro, elle se lance aussitôt en défendant sans relâche sa soif d'une liberté totale en interprétant «Houbah Liya» son amour est à moi. La Hadja Zahouania monte la pression et met tout le monde devant le fait accompli en réitérant ses engagements quant à chanter ce qui lui hante l'esprit. C'est ainsi qu'elle se met en parfaite symbiose avec le public qui réclamait la célèbre chanson Montre-moi où tu crèches. Sans trop tarder, Zahouania abdique et se lance dans son verbe cru et sans frontières. Berçant les spectateurs dans un style lui appartenant à elle seule, Zahouania récidive, enflamme les présents en déterrant son ancien répertoire notamment les chansons Ana Hbibi nebghih, et Manetzawaztchi, (Je ne me marie pas). Pour la chanteuse, le terrain de la capitale de la Mekerra constitue une véritable jauge lui permettant de tester sa popularité et ce qui reste de son aura. La complicité a été totale, Chaba Zahouania est toujours égale à elle-même. L'onde de choc est passée, la Hadja devait céder la scène et pas au profit de n'importe quel artiste. Il s'agit-là de cheb Bilel qui attendait son tour pour cartonner lui aussi. Le public s'affole. L'animateur Hmimiche peine à convaincre les amoureux de la Diva du raï qui n'a pas affiché sa volonté de lâcher du lest. La pression a été au summum quand Zahouania a quitté triomphalement le podium pour permettre à Bilel de donner son show. Ce dernier est, sans trop tarder, entré dans le vif en interprétant Roubla qui veut dire la grande fête. Spectaculaire a été la scène qui s'en est suivie juste après l'entame du show de cheb Bilel. En effet, Zahouania est remontée, une deuxième fois, sur la scène pour accompagner Bilel. Selon les spécialistes, le geste de Zahouania est une manière de consoler ses fans leur faisant comprendre qu'elle est toujours apte à interpréter tous les genres musicaux. Au rythme accéléré, cheb Bilal, a, lui aussi, mis de l'huile sur le feu en chantant Saragossa, Hola hola, Fort fort et pratiquement plusieurs de ses chansons qui lui ont valu sa célébrité.