Les transporteurs préfèrent louer leurs services aux cortèges des fêtes ou détourner leurs lignes vers les plages. En cette période d'été, l'anarchie gagne l'activité du transport des voyageurs. Aux changements de lignes fréquents et non autorisés et des arrêts de travail sporadiques vient se joindre le phénomène de la violence dans les arrêts. Cette semaine, les voyageurs vers les communes littorales ont dû se rabattre sur les taxis. Des groupes de jeunes ont fait une descente punitive dans l'arrêt de Tigzirt et ont chassé tout le monde. Munis de barres de fer et de toutes sortes d'objets tranchants, ils se sont attaqués aux transporteurs pour se faire justice. Face à ces jeunes en colère, les voyageurs comme les propriétaires des véhicules ont déserté les lieux. La peur de voir la dégradation de leur matériel roulant endommagé a fait déserter au bout de quelques minutes, les arrêts de Ouaguenoun, Boudjima, Makouda et Aït Aïssa Mimoun. Cette descente punitive qui s'était déroulée devant les services de l'ordre est due à l'incendie d'une moto à Tigzirt. Elle appartenait à un jeune de la ville de Tizi Ouzou qui a eu une rixe avec des jeunes de la ville littorale. Pendant toute la journée, les voyageurs ont été abandonnés en ville. Des familles étaient dans l'obligation de louer les services des taxis à des prix exorbitants. Ces derniers, ont en profité pour extorquer des sommes injustifiées. Des événements de ce genre ne sont pas rares ces dernières années. Chaque mois, les transporteurs se plaignent de l'insécurité qui règne dans les arrêts. Les vols d'autoradios, le racket et les agressions sont quotidiens. Maintes sollicitations auprès des services du transport se sont heurtées à l'indifférence des responsables. Parallèlement à ces incidents, le transport souffre affreusement d'un désordre caractérisé. Les mercredi, jeudi et vendredi, les arrêts sont pleins de voyageurs. Les transporteurs, quant à eux, louent leurs services pour des cortèges de fêtes de mariage faisant carrément fi de la loi qui les oblige à travailler pour la clientèle des arrêts. En plus des fêtes, beaucoup d'autres sont davantage tentés par les lignes vers les plages. Les travailleurs n'ont qu'à attendre le mois de septembre. Cette anarchie n'est pas près de s'éclipser. Bien au contraire, les voyageurs sont à présent habitués au manque de transport pendant le mois de Ramadhan, en ce mois sacré, les arrêts grouillent à partir des premières heures de l'après-midi. Qui à Tizi Ouzou n'a pas rompu le jeûne avant d'arriver chez-lui? Face à cette anarchie, les citoyens affichent de la résignation. L'arrivée des nouvelles gares intermédiaires est attendue mais, l'organisation n'est pas l'apanage des responsables actuels du secteur. La preuve en est que dès que l'Ansej a cessé de financer les projets de transport des voyageurs, la direction du secteur a lancé un appel aux jeunes pour venir solliciter des lignes désormais réactivées.