Les vacances, le Ramadhan, la rentrée scolaire, sont autant d'événements ayant contribué à la ruine des ménages. La saison d'été n'est pas de tout repos pour les habitants de Béjaïa. La canicule est permanente. Le rationnement et la pénurie d'eau empestent la vie des gens qu'ils soient touristes ou résidents. Les coupures d'électricité, les feux de forêts, les routes impraticables, autant de facteurs qui ont mis le feu aux poudres. Il ne se passe pas un jour sans que l'on ne fasse état de manifestations. Des manifestations qui se font de plus en plus musclées. A la tension qui règne un peu partout, s'ajoute un autre facteur qui bouclera la boucle d'un été qui aura été assez particulier à Béjaïa. Avant même l'arrivée du mois de Ramadhan, les prix se sont affolés. La hausse vertigineuse des fruits et légumes est le sujet de l'heure. Les ménages, déjà malmenés par les aléas d'un quotidien difficile, subissent une nouvelle épreuve. Une épreuve annuelle qui devient de plus en plus rude Dans les marchés, les paniers ne se remplissent que très peu ou du moins en retard. On fait souvent toutes les allées du marché pour se décider enfin et parfois on repart bredouille. Eh oui! Les prix des fruits et légumes sont, d'ores et déjà, hors de portée des modestes bourses. Même si on s'y attend un peu, il reste que le seuil déjà atteint, à une semaine du mois sacré, laisse perplexe. Les commerçants s'en lavent les mains, expliquant qu'eux, se contentent tout juste de prendre leur marge réglementaire. D'autres vont plus loin en avançant le fait que l'offre est faible par rapport à la demande. Hakim se montre plus clair. «On ne travaille pas, on ne produit pas assez, c'est normal que les prix augmentent aussi rapidement.» Mais alors à qui la faute? Certainement pas aux ménages qui sont dans l'obligation de s'approvisionner. Les observateurs parlent de la forte demande en matière de fruits et de légumes durant la saison d'été. Le flux important de touristes, des émigrés et la célébration quasi quotidienne des fêtes, sont autant d'éléments qui induisent une forte demande en produits alimentaires, notamment les viandes, les légumes et les fruits. Ces mêmes observateurs prévoient une fin d'été des plus difficiles. Un avenir encore plus pénible pour les ménages. Cette année n'est qu'un avant-goût de ce qui attend le simple citoyen... On semble prendre toute la mesure de la situation. Dans les marchés, la pomme de terre se vend entre 40 et 50 DA le kilo. Un kilo d'oignons oscille désormais entre 30 et 35 DA. La tomate passe à 80 DA le kilo. En revanche, la courgette est à 70 DA et la carotte à 40 DA, les haricots verts se négocient entre 100 et 120 DA. Les viandes ne sont pas en reste. Le poulet est vendu entre 320 et 380 DA le kilo. La viande rouge est cédée à 900 DA. Les petites bourses feront face juste après à un nouveau défi.