Quand ils firent leur apparition pour la première fois dans les rues de Tizi Ouzou, il y a un peu plus d'une année, la population locale avait tendance à être surprise, car peu habituée à la présence des étrangers. C'est ainsi que la vue de Chinois dans les rues de Tizi Ouzou a suscité au départ quelques commentaires, sans méchanceté, surtout de la part des jeunes oisifs qui se comportent de la sorte même avec leurs compatriotes, comme pour tuer le temps. Mais devant la discipline et le comportement correct des Chinois, ces réactions ont vite disparu. Les Chinois sont devenus, en quelque sorte, des Tiziouzéens à part entière. Et depuis, une sorte d'amitié est née entre eux. A la sortie d'un magasin situé à côté du siège de la BNA et géré par un couple chinois, une quinquagénaire souligne: «Ils sont gentils. Les Chinois connaissent quelques mots d'arabe et de français. Ils savent aussi prononcer les prix des produits qu'ils proposent à la vente dans les deux langues. A chaque fois, c'est avec amabilité qu'ils nous accueillent.» Apostrophés sur la question, d'autres citoyens affirment que les Chinois, loin de se mêler à la société, préfèrent s'occuper de leurs affaires. «Ils ont une grande qualité, c'est qu'il ne se préoccupent jamais de ce qui ne les regarde pas.» Dans les restaurants populaires de Tizi Ouzou, il est devenu fréquent de voir des Chinois s'attabler en groupe ou en solo pour déjeuner. Cependant, le handicap de la langue demeure. «Nous communiquons avec des signes. Généralement, ils aiment prendre du riz et du poulet. Ils sont très corrects. Il n'ont jamais posé de problèmes dans mon restaurant», affirme le gérant du restaurant. A Tizi Ouzou, les citoyens restent admiratifs devant la fougue et la volonté que mettent les Chinois dans le travail. En moins d'une année, tous les trottoirs de la ville de Tizi Ouzou ont été refaits par eux. «J'ai opté pour des travailleurs chinois en raison de leur efficacité dans le travail. Ils ne perdent aucune minute, ni pour prendre un café ni pour fumer. Ils arrivent à l'heure et ne sortent jamais avant l'heure», a confié un entrepreneur local alors que des centaines de jeunes sont au chômage.