L'option d'une nouvelle baisse de la production de l'Opep se profile davantage. La décision ne sera certainement pas facile à prendre. Cependant, si l'on se fie aux objectifs que s'est assignée l'organisation des pays exportateurs de pétrole, cela ne semble pas impossible. L'Opep tablait sur un prix du pétrole à 75 dollars. Le baril de Light Sweet Crude a clôturé la semaine passée à 67,51 dollars cédant dans la foulée 3,1 dollars. Enregistrant ainsi son plus bas niveau depuis le mois d'août. Ce qui conforte l'hypothèse de l'option d'une nouvelle baisse de la production des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole évoquée par le ministre algérien de l'Energie et des Mines. «La prochaine réunion qui aura lieu le 09 septembre à Vienne (en Autriche) pourrait aboutir à une nouvelle réduction de la production pour stabiliser les prix du baril», avait indiqué Chakib Khelil le 11 juillet 2009 en marge d'une visite de travail qu'il avait effectuée à Tizi Ouzou. En ce sens, le mois de septembre restera comme le mois des décisions annonciatrices de grandes turbulences pour les cours de l'or noir. Celui de l'année 2008 aura marqué le début d'un cycle de pas moins de trois baisses, 500.000 barils par jour en septembre, 1,5 million de barils par jour le 24 octobre à Vienne en Autriche et 2,2 millions de barils par jour le 17 décembre à Oran en Algérie. Une réduction totale de 4,2 millions de barils par jour. Elle devait provoquer une réaction à la hausse du prix du baril de pétrole qui a perdu pas moins de 80% de sa valeur en moins d'un semestre, passant de 147 dollars au mois de juillet de l'année dernière à 32,40 dollars en décembre. Cette chute vertigineuse des prix de l'or noir allait s'accompagner d'une violente récession de l'économie mondiale qui a eu pour conséquence d'agir défavorablement sur la consommation mondiale de pétrole. Et de ce côté, les nouvelles sont loin d'être bonnes. Le dernier rapport de l'Opep fait, en effet, mention d'une diminution de la demande en 2010 en raison, notamment d'une offre jugée abondante tandis que la consommation mondiale ne semble pas encore en mesure de vouloir augmenter. L'année prochaine, la demande de brut atteindra 27, 97 millions de barils par jour en moyenne. Ce qui équivaut à une baisse de 480.000 barils par jour en comparaison avec 2009, mentionne le rapport mensuel de l'Opep. Les dernières estimations indiquaient déjà une baisse de l'ordre de 380.000 barils par jour. Ce qui n'est guère de bon augure pour les prix du pétrole qui ont été essentiellement malmenés par la forte chute de la consommation des économies des pays les plus industrialisés de la planète. «Les fondements de l'économie étant fragilisés, la stabilité des prix actuels dépendra principalement d'une amélioration significative de l'économie mondiale. Si les prévisions ne se réalisent pas complètement, le prix actuel pourrait fluctuer», ont prévenu les experts de l'Opep. Les cours de l'or noir qui ont tout de même repris plus de 50% de leur valeur depuis le mois de décembre 2008 (ils sont passés de 32,40 dollars à 74 dollars) n'affichent toujours pas de stabilité à cause des incertitudes qui pèsent encore sur l'économie mondiale. L'économie nationale pour sa part, en pâtit terriblement. Sa balance commerciale n'a accusé qu'un gain d'un milliard de dollars pour le premier semestre de l'année en cours alors que pour la même période en 2008, elle a enregistré un bénéfice de 20 milliards de dollars. La chute des prix du pétrole en est la cause principale, la baisse persistante de la demande mondiale d'or noir pourrait les déstabiliser davantage. Il ne restera pour seul moyen à l'Opep qui ne possède plus d'emprise sur le marché, que d'avoir recours à une nouvelle baisse de sa production afin de requinquer les prix du baril de brut. Ce qui est déjà vu d'un très mauvais oeil et fortement redouté par les pays consommateurs qui craignent qu'une telle initiative ne compromette la relance de l'économie mondiale.