Décidément, ce qui se passe dans le football algérien ne laisserait personne insensible tant le comportement de certains présidents de club est aberrant. Après la première journée du championnat national et eu égard aux contreperformances de certaines équipes à l'image du CRB, l'USMA et autre JSMB, des rumeurs annonçaient déjà que leurs entraîneurs étaient sur la sellette, information ayant fait les quatre coins du pays. Ce qui laisse entendre que les présidents cherchent coûte que coûte le résultat et de n'importe quelle manière, ce qui entraîne, évidemment, les scènes de violences que le stade du 20-Août de Bordj Bou Arréridj a vécues à l'occasion du match CABBA-MCA lors de la 2e journée (qui n'est pas une première sur la scène footbalistique). Alors que les milieux sportifs s'attendaient au limogeage des coaches des clubs suscités, la surprise nous est parvenue du président de l'USM Blida, Zaim, qui a mis fin aux fonctions du technicien portugais Fernandez depuis lundi. Il semble que les raisons avancées sont d'ordre technique (et pourtant Blida reste sur une victoire face au Khroub vendredi dernier) a-t-on appris. D'autres annoncent qu'à l'origine, il y a eu également une altercation entre le fils de l'entraîneur s'occupant de la préparation physique et le boss sans que des explications ne soient données sur les raisons de la dispute. A vrai dire, pour un rien, l'entraîneur reste le bouc émissaire et le président a toujours recours au limogeage qui constitue un subterfuge pour détourner l'opinion publique de la réalité. Ainsi, après deux mois de travail à la tête de l'équipe de la ville des Roses, les Fernandez sont sommés de rentrer déjà chez eux au Portugal. Le plus étonnant, est que son successeur a été vite désigné en la personne de Yaïch, l'ex-driver de Bordj Bou Arréridj. Ce dernier s'est vite rétracté avant même de commencer sa mission. A ce train, la liste risque de s'allonger dans les jours à venir et la prochaine victime de cette pratique démentielle pourrait être l'entraîneur usmiste Mouassa. En outre, il existe une autre forme de limogeage chez les présidents (ils sont les seuls à avoir la recette), à savoir pousser le technicien à rendre le tablier. C'est le cas du coach de l'USMA qui aux dernières nouvelles a claqué la porte. Vraisemblablement, les Henkouche (en dépit de la victoire du Chabab face à la JSMB) et Chay, qui étaient ciblés, sont en sursis en attendant ce que peuvent nous réserver comme surprises les prochaines journées. Ne faut-il pas penser à trouver une solution pour abolir cette pratique qui ne peut être que néfaste pour le football et le sport en général? Certes, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait statué dans ce sens, imposant aux entraîneurs un contrat de deux années au minimum pour exercer dans un club. Mais, cette formule qui n'était pas adéquate, voire fiable n'est plus d'usage. En revanche, si l'on veut que le football national puisse revenir réellement au-devant de la scène surtout après les résultats encourageants de l'EN, les instances concernées devraient se pencher sur ce phénomène qui est devenu monnaie courante dans la gestion des présidents toutes divisions confondues.