Encore une fois, les gestionnaires d'entreprise mettent en avant la déliquescence de leur situation financière pour demander le soutien de l'Etat. En effet, les agences immobilières ne devraient pas être agréées si leurs gestionnaires ne sont pas des universitaires ou si elles ne recrutent pas des employés d'un niveau similaire. Le président de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai), M.Djebbar, a donné son accord pour l'application de cette mesure mais pas à n'importe quel prix. Sa proposition est claire comme l'eau de roche. Un communiqué de la fédération parvenu hier à notre rédaction indique effectivement qu'«il serait préférable que l'agent immobilier puisse bénéficier du recrutement des jeunes sans expérience dans le cadre de la loi prenant en charge leur insertion, ce qui permettra la résorption du chômage». Le président de la fédération estime que le recrutement d'un collaborateur permanent ayant trois années d'expérience est non seulement difficile à concrétiser, mais exige des frais de gestion que les agences ne peuvent pas supporter. La fédération rappelle l'article 8 du décret exécutif du 20 janvier dernier fixant la réglementation relative à l'exercice de la profession d'agent immobilier qui aborde la question des diplômes. L'article stipule que pour l'agent immobilier, la possession d'un diplôme supérieur dans le domaine juridique, économique, commercial, comptable, immobilier ou technique est exigée. Il est ajouté qu'un cumul d'une expérience professionnelle d'au moins trois années consécutives dans un poste ayant un rapport direct avec le domaine de l'immobilier est impérative. Dans un premier temps, la fédération a proposé que la première condition ne soit appliquée qu'aux nouveaux arrivants dans les métiers, à charge pour les anciens qui ne sont pas diplômés, de faire des études de mise à niveau à l'Institut supérieur de gestion et de planification avec lequel la Fnai a signé une convention. La Fnai a ensuite entamé des discussions avec le ministère de l'Habitat à la suite desquelles elle a annoncé qu'elle a obtenu des assurances pour permettre aux agents immobiliers ne remplissant par les conditions de niveau de déposer leur demande d'agrément «en toute quiétude». Elle demande aussi que l'article 8 soit revu sous prétexte que 90% des agents immobiliers ne peuvent pas s'y conformer. 5000 agences immobilières sont recensées dont 1500 seulement sont membres de la Fnai. Cette dernière informe ses adhérents qu'un arrêté interministériel a été adopté pour rendre effectif le cautionnement de 150.000 dinars déposé auprès d'une banque.