La réduction de la facture de certaines denrées telles que le lait ou les céréales, est due essentiellement à la chute de leur cours sur les marchés mondiaux. L'économie nationale demeure largement tributaire de la fluctuation des prix des matières premières dictés par les places boursières internationales. Elle dépend plus que jamais de l'équation prix du pétrole- parité du dollar par rapport à la monnaie unique européenne. Ce sont là deux facteurs incontournables que l'on est obligé de prendre en considération si l'on a envie de parvenir à faire une évaluation objective du degré de performance atteint par certains secteurs de l'économie algérienne. Parallèlement, si l'on se fie de manière intrinsèque aux chiffres bruts communiqués par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) concernant, en particulier, la baisse de la facture des importations de certains produits alimentaires, lait et céréales, il est certain que l'on peut estimer que la nouvelle est plutôt encourageante. 297 millions de dollars en juillet 2009 contre 649 millions de dollars en juillet 2008. Ce qui se traduit par un gain de 352 millions de dollars, soit une baisse de 54,24% d'après les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques. La facture alimentaire qui était de 4,715 milliards de dollars pour les sept premiers mois de l'année dernière se situait à 3,714 milliards de dollars à la fin du mois de juillet 2009. Il faut toutefois rappeler que les importations des produits alimentaires avaient atteint le chiffre record de 8 milliards de dollars à la fin de l'année 2008 et que celles des céréales à elles seules culminaient à 3 milliards de dollars tandis que les importations en produits laitiers dont la facture était de 1 milliard de dollars en 2007 est passée à 1,29 milliard de dollars en 2008. Soit une hausse de 21%. Cette dernière devrait sensiblement baisser, en ce qui concerne cette année, d'environ 400 millions de dollars tout en accusant une diminution de ses importations de quelque 40 000 tonnes. La raison est simple: les prix de la poudre de lait ont dégringolé sur le marché mondial. La tonne de poudre de lait a baissé de manière spectaculaire en perdant plus de la moitié de sa valeur. Elle est passée de 5000 dollars en 2008 à 2200 dollars en 2009. Il ne faut pas cependant perdre de vue que la rupture de stock qu'a connue cette matière première, notamment en 2007, avait mis en crise la filière du lait. C'est dire combien demeure encore délicate cette question tant la consommation de l'Algérie qui a atteint les 3,5 milliards de litres par an, demeure tributaire de ses importations en poudre de lait pour faire face au déficit de sa production et à une demande qui ne pourra qu'augmenter au regard de sa démographie en constante croissance. «L'Algérie est l'un des plus grands pays importateurs de poudre de lait malgré tous les programmes visant à stimuler sa production intérieure», a fait remarquer dans un de ses rapports la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Selon les prévisions du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, l'autosuffisance devrait être atteinte vers 2014. Par ailleurs, pour ce qui est des céréales dont la facture a atteint les 3 milliards de dollars en 2008, comme il a été signalé plus haut, il faut savoir que durant les six premiers mois de la campagne 2008/2009, les cours ont connu une chute notoire. En décembre 2008 le cours du blé américain originaire du golfe du Mexique a diminué de 42% pour coter 143 euros la tonne. En France, pour les six premiers mois de la campagne 2008/2009, le prix moyen de la tonne tournait autour des 159 euros, soit moins de 33% par rapport au premier semestre de la récolte de 2007/2008. Les cours du blé dur devraient continuer à connaître des tendances baissières pour la campagne 2009/2010 selon les estimations des experts. La récolte exceptionnelle attendue en Algérie devrait jouer en faveur d'une baisse des importations en céréales sans toutefois perdre de vue que les importations globales ont progressé de 3,24% passant de 22,5 milliards de dollars à plus de 23 milliards de dollars. D'un autre côté, les prévisions du Fonds monétaire international ne sont guère rassurantes. D'après l'institution financière de Bretton Woods, les importations algériennes devraient atteindre les 47 milliards de dollars en 2012. Tant que la dépendance de l'économie nationale de ses exportations en hydrocarbures demeure la seule alternative de gestion et de moyen sur laquelle repose la gouvernance, tous ces chiffres deviennent aléatoires.