Les dix-sept personnes arrêtées lors des troubles de Tirmitine devaient comparaître hier, devant le juge d'instruction. En guise de soutien aux concernés, les citoyens de ladite commune ont observé un sit-in devant le tribunal de Tizi Ouzou. Ils estiment que les jeunes incarcérés ont été « injustement » interpellés au moment où ils réclamaient leurs « droits légitimes ». « Le pouvoir a poussé la population à la révolte avant de répliquer par une répression féroce », nous ont déclaré des citoyens de la région. Pour rappel, des jeunes en colère ont saccagé, jeudi en fin d'après-midi, le siège de l'APC de Tirmitine, une commune à une dizaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. La mairie offrait une image qui rappelle les émeutes qu'avait connues la Kabylie durant les événements d'avril 2001. Tout a commencé dans la matinée lorsque les citoyens des différents villages de la même localité ont fermé la RN25, reliant la daïra de Draâ El Mizan à la ville de Tizi Ouzou via Tirmitine. Ils revendiquent le changement de l'assiette du terrain affecté pour la construction d'un lycée, car ils estiment que l'endroit choisi est inaccessible et éloigné pour les élèves de la région. Après l'intervention des services de sécurité, les jeunes se sont dispersés en milieu de journée, mais sans pour autant lâcher prise. Ils se sont, ensuite, dirigés vers le siège de l'APC qui a été incendié et mis à sac par des jeunes manifestants qui voulaient en découdre avec les éléments de la brigade antiémeute. Dès lors, des affrontements éclatent entre les deux parties. Les policiers ont procédé à l'interpellation de 17 personnes. Hier encore, si un calme précaire régnait dans la région, la tension était toujours perceptible, d'autant plus que les villageois menacent de revenir à la charge si leurs revendications ne sont satisfaites. D'ailleurs, ils exigent d'abord la libération des citoyens appréhendés par la police.