Isolés, affaiblis, pourchassés et coupés de la société, ce sont aujourd'hui les terroristes qui redoutent les assauts des services de sécurité. Le mois de Ramadhan touche à sa fin et aucun acte terroriste particulier n'a été enregistré surtout au niveau des grands centres urbains. C'est le premier Ramadhan depuis quinze ans où il n'y a pas eu d'attentats. Mois réputé pour être un mois de djihad par excellence, le Gspc affilié à Al Qaîda s'est tu durant ce mois et ce n'est pas un cadeau pour le peuple algérien. C'est une défaite militaire et la peur a réellement changé de camp. Isolés, affaiblis, pourchassés et coupés de la société, ce sont aujourd'hui les terroristes qui redoutent les assauts des services de sécurité. Les citoyens eux, sont beaucoup plus affolés par la flambée des prix que par la situation sécuritaire. Quel sens donner à cette accalmie? Le terrorisme est-il vaincu en Algérie? Sommes-nous en train de vivre réellement le dernier quart d'heure du terrorisme? Ce qui est certain c'est que la stratégie adoptée par les forces de sécurité depuis le début du mois a fini par payer. A quelques jours du début du mois de Ramadhan, un dispositif sécuritaire particulier a été mis en place mais sans grand bruit au plan médiatique. Des barrages fixes et mobiles de la gendarmerie, de la police et de l'armée ont été omniprésents sur le terrain, notamment dans les axes interwilayas, spécialement ceux ayant connu des attentats terroristes durant les derniers mois. Une cellule centrale du recoupement du renseignement s'est attelée à coordonner les informations et autres données émanant des services de sécurité tous corps confondus. Sur le plan humain, l'effectif sécuritaire a été totalement mobilisé avec les moyens matériels adéquats et ce dispositif a été déployé au niveau des sites stratégiques. L'alerte maximale a été maintenue au niveau de toutes les grandes villes alors que des actions militaires, menées sur la base de renseignements, sont restées opérationnelles dans une douzaine de maquis, là où les résidus du Gspc trouvent encore refuge. Les forces héliportées interviennent régulièrement pour resserrer l'étau sur ces groupes afin d'empêcher leur évasion. L'objectif assigné a été la prévention et rien que la prévention afin d'éviter toute surprise. Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler qu'au niveau des hautes instances militaires, les pertes dans les rangs des forces de sécurité sont intolérables, d'autant plus qu'on parle désormais d'un terrorisme résiduel et du retour progressif à la paix. Une paix chèrement payée. Actuellement il y a au moins quatre groupes terroristes pourchassés par les forces de sécurité, à Jijel, Skikda, El Oued et Djelfa Pour les services de sécurité, il n'est guère question de revivre la situation d'insécurité ayant prévalu durant les années 90 où le mois sacré du Ramadhan était la période la plus sanglante. C'est justement cet objectif que ce que l'on appelle le Gspc, branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique veut atteindre, selon les renseignements en possession des forces de sécurité engagées dans la lutte antiterroriste. En effet, des informations parvenues à ces services font état de l'acheminement d'une importante quantité d'armes via les frontières est. La lutte se poursuit et le risque zéro n'existe pas et la vigilance est plus que jamais demandée. Comme seul moyen de riposte, les bandes du Gspc s'attaquent à des citoyens et tentent d'instrulmentaliser des mosquées des zones très isolées pour des recrutements. Il faut noter que le dispositif enclenché par les forces de sécurité ne néglige aucune partie du territoire national surtout qu'actuellement l'ANP est sur le point de finaliser un plan opérationnel du lutte pour sécuriser la bande du Sahel avec la coopération des pays concernés. Cette coopération semble a priori inquiéter Washington et Paris, qui auraient exercé des pressions sur les pays membres de la coopération pour empêcher l'armée algérienne de commander les opérations militaires. Concernant cette coopération justement, elle a été décidée lors d'une réunion à Tamanrasset le mois d'août dernier, avec la participation de hauts cadres militaires algériens, mauritaniens, nigériens et maliens.