Les conflits en Afrique seront au centre de la réunion qui se tiendra demain en Libye à l'initiative du dirigeant libyen. L'Union africaine (UA) doit se pencher demain à Tripoli sur les crises du continent, notamment le Darfour et la Somalie, lors d'un sommet d'une journée organisé la veille des célébrations du 40e anniversaire de l'accession au pouvoir de Mouamar El Gueddafi. Ce «sommet spécial», convoqué à l'initiative du colonel El Gueddafi, président en exercice de l'UA, doit également permettre aux dirigeants africains de réaffirmer la position du continent dans la perspective du sommet mondial sur le climat, en décembre à Copenhague. «Nous allons essayer de nous concentrer sur toutes les situations de conflits...Nous pensons que nous pouvons faire des progrès en termes de paix et de pourparlers» de paix a expliqué le commissaire à la Paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, faisant notamment référence à la Somalie. Le gouvernement somalien du président Sharif Cheikh Ahmed, présenté comme un islamiste modéré, est confronté à une vaste offensive depuis début mai des islamistes radicaux et ne contrôle qu'une infime portion du territoire. M.Lamamra a appelé, une nouvelle fois, au renforcement des effectifs de l'Amisom, la force de paix de l'UA en Somalie qui avec ses 5000 hommes, sur les 8000 initialement prévus, sécurise notamment la présidence, le port et l'aéroport de Mogadiscio. «J'espère que les pays présents (au sommet) prêteront attention à cet appel. Il devrait y avoir la volonté de contribuer à l'ensemble de nos opérations de paix, pas seulement celle en Somalie», a-t-il estimé. En ce qui concerne le Darfour, une région de l'ouest du Soudan en guerre civile, «la nécessité de renforcer la sécurité est primordiale», avait noté l'UA mi-août. Le sommet doit étudier notamment «le parachèvement du déploiement de la Minuad (mission ONU-Union africaine au Darfour)» et prôner une «coopération Continue» entre le gouvernement soudanais et la Minuad ainsi qu'une «plus grande retenue dans les relations» entre Khartoum et N'Djamena. Les dirigeants africains devraient également étudier les évolutions récentes des crises en Guinée et à Madagascar. Les quatre dirigeants malgaches représentant les principales mouvances du pays ont échoué cette semaine à Maputo à trouver un accord sur les nominations délicates du président de transition et du Premier ministre. L'autre volet du sommet devrait porter sur le réchauffement climatique: l'Afrique entend demander des compensations aux pays développés pour les conséquences du changement climatique sur le continent, lors de la Conférence mondiale sur le climat à Copenhague. «Notre proposition, c'est qu'il doit y avoir un montant significatif pour permettre un développement et une industrialisation rapides et durables dans les pays en voie de développement et en particulier en Afrique», a récemment déclaré le représentant adjoint du Soudan aux Nations Unies, Lumumba Di-Aping.