Au huitième jour du Ramadhan, rien n'est venu confirmer les prévisions selon lesquelles les prix des fruits et légumes allaient baisser. La ménagère rencontre toujours des difficultés pour remplir son couffin à cause de problèmes pécuniaires. Et pour cause. Un kg de laitue n'est pas cédé à moins de 110 dinars. C'est le constat que nous avons fait hier lors d'une tournée dans les marchés de la capitale, notamment celui d'Hussein Dey. La veille, on a eu à relever que le prix du même produit est sensiblement le même au marché Ali-Mellah du 1er-Mai. Pourtant, il faut chercher d'autres légumes pour connaître le pic des prix. C'est le citron qui tient la vedette dans ce palmarès. Il est cédé à 350 dinars, talonné par l'ail (300 DA).. Il y a un autre légume qui ne veut pas céder d'un pouce. La carotte est toujours à 90 dinars à Hussein Dey et Ali-Mellah. Elle est loin de détrôner la laitue en ces lieux mais c'est tout le contraire qui s'est produit à Bachdjerrah. Là, elle est ex æquo avec la laitue à 50 dinars. Le citron n'est proposé par aucun marchand. Le contraste est ainsi frappant entre les prix selon l'endroit où les marchés sont situés. Cette constante est d'ailleurs vérifiable même en dehors du mois de Ramadhan. Dans les enceintes que nous avons visitées, il y a une autre différence qui saute aux yeux. Selon la densité du mouvement des personnes et des véhicules aux abords des marchés, on peut tout de suite deviner s'il s'agit d'un endroit où les prix sont cassés ou, au contraire, il atteignent des cimes. Ainsi, à Bachdjerrah, les difficultés commencent avant même d'arriver à l'enceinte du marché. Il est d'abord recommandé d'être armé de patience pour disposer d'une place afin de garer son véhicule. En n'omettant pas de prévoir 30 dinars à verser au gardien du parking. Ensuite, même à l'extérieur du lieu de vente, on remarque des cohortes humaines qui s'apprêtent à acquérir quelques aliments essentiels. Les caisses ne sont même pas déposées. Les marchands ambulants proposent la pomme de terre entre 40 et 45 dinars. A 50 dinars, on vous précise que vous n'êtes pas en train de jeter votre argent par les fenêtres. Pour deux rasions au moins: la récolte est récente et elle provient directement de Mostaganem. C'est peut-être parce qu'elle vient de si loin qu'elle est cédée à un tarif si élevé. Nous nous approchons du commerçant qui n'hésite pas à dissiper nos doutes en confirmant nos intuitions. A l'intérieur, il nous est donné de vérifier que l'enceinte n'a de marché que le nom. Dans les étals, il n'y a que deux marchands de légumes et d'autres qui proposent du poulet. Tous les autres marchands sont installés extra-muros. Là aussi, la promesse du contrôle des marchés faite par le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, est loin de trouver sa concrétisation. Mais restons au chapitre des prix qui ont donné le tournis à plus d'un citoyen interrogé sur place. A Hussein Dey et à Ali-Mellah, il y a une disposition de la loi sur la protection des consommateurs qui est respectée: les prix sont affichés. Il est aisé de relever que la pomme de terre atteint jusqu'à 55 dinars. Les betteraves, l'oignon, les concombres et la tomate sont à 50 dinars. Le piment est à 60 dinars contre 40 pour les aubergines. Contre toute attente, la courgette a vu son prix chuter de moitié pour ne plus être qu'à 40 dinars. Ce n'est pas le cas pour les betteraves (50 DA), le haricot (90 DA). Même les navets n'affichent que 10 dinars de moins par rapport à ce dernier prix. Pour les fruits, il faut compter 100 dinars le kilogramme contre 50 seulement à Bachdjerrah. La pastèque est stable depuis longtemps à 25 DA/kg. Pour les viandes et le poisson, les prix atteignent des niveaux plus importants. La viande d'agneau est à 850 dinars et le poulet à 270. La sardine est cédée à 100 dinars à Hussein Dey et à 80 dinars à Bachdjerrah.