L'organisation de Sidi Saïd aurait dû intervenir à travers les syndicats affiliés, à l'image de l'Ugcaa. Mais où est donc l'Ugta? La Centrale syndicale s'illustre par une absence permanente. Devant la dégradation de la situation socio-économique des citoyens, l'Union générale des travailleurs algériens reste étrangement muette. Durant cet été, les réactions de ce syndicat vis-à-vis des événements socio-économiques que traverse le pays, se font de plus en plus rares. La flambée des prix des fruits, légumes et viandes durant ce mois sacré du Ramadhan, la rentrée sociale annoncée déjà très chaude ainsi que d'autres événements sociaux d'une importance capitale pour les travailleurs sont autant d'événements qui ne semblent pas intéresser outre mesure l'Ugta censée être le premier partenaire de la classe ouvrière. En ce mois sacré de Ramadhan, l'anarchie du marché à laquelle est confronté le citoyen a suscité diverses réactions émanant même du président de la République, mais pas de cette organisation syndicale. Aucune réaction. Aucun débat. C'est juste un simple et un long silence. L'organisation de Sidi Saïd aurait dû intervenir à travers les syndicats affiliés, à l'image de l'Ugcaa. Ce syndicat a son mot à dire. Il a son rôle à jouer. Il s'agit d'un partenaire très important à la fois des pouvoirs publics et des citoyens. Elle peut user de son pouvoir pour mettre la pression sur les autorités afin d'imposer un contrôle rigoureux sur le marché, et ce, aux fins d'assurer la stabilité des prix. Or, les responsables de l'Ugcaa se contentent seulement de rendre publics les prix des différents produits qui existent sur le marché. Devant cette situation, il est attendu de cette organisation de faire des propositions, d'animer des débats, de saisir les autorités, de tirer la sonnette d'alarme ou tout simplement d'assurer pleinement la mission pour laquelle elle existe, c'est-à-dire de marquer sa présence aux côtés des pauvres citoyens. Or, rien de tout cela. Ni débats, ni propositions, ni travail de sensibilisation. Bien au contraire, les prix s'envolent de plus en plus. Nos marchés fonctionnent comme bon leur semble. Ils n'obéissent à aucune règle. A aucune logique. L'absence des partenaires sociaux ne fera, dans ce cas, qu'enfoncer le malheur des citoyens qui se tiennent toujours le ventre à chaque fois que le mois sacré approche. Le porte-monnaie des foyers algériens n'arrive plus à résister à cette mise à mort. Coincé entre la cherté de la vie d'un côté et l'absence d'un véritable partenaire de l'autre, le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer. Durant les soirées ramadanesques, l'Ugta organisait des rencontres et des débats sur les questions qui touchent la classe ouvrière. Les adhérents se rencontraient et débattaient de leurs problèmes. Bref, elle marquait sa présence. Mais cette année, elle s'est manifestée seulement par l'ouverture d'un restaurant de la Rahma à la rue Hassiba Ben Bouali, à Alger-Centre. L'autre fait qui illustre mieux l'absence de l'Ugta est son silence radio à quelques jours de la rentrée sociale qui s'annonce très chaude. L'éducation nationale, la recherche scientifique, la santé sont autant de secteurs qui risquent de connaître une reprise très mouvementée, pour la simple raison que les travailleurs menacent d'ores et déjà de mener des mouvements de grève pour faire valoir leurs droits. Un meilleur pouvoir d'achat et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs sont les principales revendications qui peuvent mener ces secteurs vers une véritable paralysie avant même la reprise. Que fait l'Ugta pour faire baisser la tension? Rien. Ou presque. L'Ugta s'est suffi juste de mener une série de dialogues qui n'ont jamais mené à des résultats concrets et qui ont satisfait les adhérents dont le nombre avoisine les 2 millions de travailleurs. Certes, la Centrale syndicale «revendique» un Snmg de 20.000 DA, mais cette demande est restée juste au stade de revendication. La Centrale syndicale a eu une sortie surprenante lorsqu'elle a apporté son soutien aux dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire relative à la suppression du crédit à la consommation. La caution de l'Ugta au gouvernement s'est faite dans la foulée des ripostes de citoyens qui ont tenu à exprimer leur désapprobation, voire leur colère, face à une décision qui les a beaucoup pénalisés. La classe laborieuse a donné un aperçu de l'impopularité incontestable d'une telle décision. A la lumière de ces données, il y a lieu de s'interroger sur l'existence de la Centrale syndicale qui marque une longue absence, alors que des événements cruciaux agitent l'actualité nationale. A quoi servira la Centrale syndicale si elle n'accomplit pas sa mission convenablement lors des grands événements qui concernent directement ses travailleurs?