La SNTF : pas de service minimum. Air Algérie : des vols uniquement pour les hadjis. Les chauffeurs de taxi : marche de solidarité. La grève nationale décrétée par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour demain et après-demain semble susciter un grand écho auprès des travailleurs du secteur des transports dont les syndicats des différentes activités (aérien, chemin de fer, transporteurs, etc.) estiment être “profondément lésés” par la réforme économique. A noter, en effet, que le département des transports a été parmi les premiers secteurs à s'ouvrir à la privatisation avec tout ce que cela a dû supposer comme conséquences. Et c'est à ce titre que le secteur des transports connaîtra, l'espace de 48 heures, une paralysie quasi totale, même si certains responsables se veulent rassurant quant aux implications et aux conséquences de cette grève. Au niveau de la SNTF, le chargé de la communication nous a expliqué qu'en de pareilles situations, des dispositions sont prises pour pallier une crise quelle qu'elle soit. Autrement dit, notre interlocuteur nous a assurés qu'un service minimum était assuré pour notamment le transport de la marchandise. “Un scénario valable au cas où la grève venait à être confirmée et nous sommes toujours dans l'expectative”, a conclu M. Nekkache. Des propos fortement récusés par les syndicalistes des cheminots qui non seulement ont affirmé un suivi incontestable des 12 000 travailleurs de la SNTF mais ont tenu à préciser qu'ils seront même soutenus par les “doyens” du secteur représentés par 9 000 retraités. Mieux, les syndicalistes insistent sur le fait que la grève sera observée à 100%, sans aucun service minimum. Un procédé quasi identique sera suivi par Air Algérie qui, à son tour, a confirmé son adhésion quasi totale à ce mouvement de protestation. Exception faite pour les hadjis, la compagnie aérienne nationale n'a pas négligé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour les prendre en charge. Et compte tenu de la place névralgique qu'occupe le transport aérien, la direction générale, selon le porte-parole de la compagnie, a mis sur pied un programme de rattrapage de façon à éviter une perturbation, à la fois, importante et pénalisante. Le Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), lui aussi, a tenu à ne pas rester en marge de l'événement. Les chauffeurs de taxis, du moins au niveau d'Alger, ont décidé d'exprimer leur solidarité à travers pas mois de deux heures d'arrêt de travail. Munis de banderoles et de pancartes, ils défileront, en ce temps, à travers toutes les rues d'Alger. A noter que le nombre des chauffeurs de taxi et autres transporteurs affiliés au syndicat est estimé entre 50 à 70 000. Mais quel sera l'impact réel de la grève sur le secteur des transports quand on sait que le secteur privé détient pratiquement 80% du marché ? A rappeler que le domaine des transports est parmi les premiers secteurs à faire l'objet de privatisations. D'autres soutiennent même que l'ouverture a commencé avant l'heure, dictée par une nécessité absolue. N. S. Communiqué D'Aigle Azur Le vol de Paris du mercredi 26 est reporté au jeudi 27 février 2003 La compagnie Aigle Azur informe ses passagers qu'en raison de la grève générale des 25 et 26 février 2003, le vol AAF 1156 vers Paris, du mercredi 26 février, à 13 heures, est reporté au jeudi 27 février, à 13 heures. La compagnie Aigle Azur les remercie pour leur compréhension. Une journée de débrayage dans les imprimeries d'Alger Les sociétés d'impression de la capitale, la SIA et Simpral (filiale d'El Moudjahid), se contenteront d'une journée de grève, demain à partir de minuit. Le secrétaire général de la section UGTA de ces sociétés, M. Saïbi, nous a affirmé, hier, que la “grève concerne tout le monde. La rotative ne tournera pas entre lundi à minuit et mardi à la même heure. Les journaux imprimés à la SIA et la Simpral, y compris les hebdomadaires, ne seront donc pas tirés”. Le directeur de la Société d'impression d'Alger a, de son côté, déclaré que la parution des journaux dépend uniquement de la décision des travailleurs d'observer la grève. Il est donc peu probable que la presse soit sur les étals demain. Des titres comme El Watan et El Khabar, qui disposent de leur propre rotative, devraient cependant paraître. Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, a convaincu les sociétés d'impression de n'observer qu'une seule journée de grève afin de médiatiser l'événement. Les journaux imprimés à la SIA et à la Simpral seront, de toute façon, dans les kiosques mercredi. L. B. Les syndicalistes de Annaba montent au créneau “Si l'UGTA ne parvient pas à un taux de participation à la grève de plus de 80%, notre direction syndicale n'a plus sa raison d'être.” C'est en ces termes que les responsables des structures de base de l'UGTA se sont adressés, hier, du haut de la tribune du Collège syndical Rizzi-Amor, à une foule nombreuse réunie dans un rassemblement organisé en vue de la préparation de la grève générale décidée par la Centrale syndicale les 25 et 26 février prochains. Si les intervenants ont affirmé s'attendre à un taux de suivi de 95%, tous ont été unanimes à estimer que cette grève constitue un test de vérité pour Sidi Saïd et son staff. En plus d'une participation à cette grève générale déjà annoncée, les travailleurs d'Ispat, a annoncé le responsable de l'Union locale UGTA de Sidi Ammar, présent hier au rassemblement, organiseront une marche à l'intérieur du complexe sidérurgique d'El-Hadjar en guise de soutien à la direction de la Centrale syndicale et de solidarité avec le peuple palestinien. L'Union de wilaya UGTA aurait déposé, pour sa part, une demande d'autorisation pour l'organisation d'une marche similaire mais dans la ville. Dans les interventions des uns et des autres, perçaient des interrogations critiques sur le programme de relance économique qui “jusqu'alors n'a apporté aucune réponse aux préoccupations sociales de l'heure”. Le dossier des privatisations a été largement évoqué, y compris le volet des hydrocarbures. Fustigeant les pouvoirs publics, les intervenants ont insisté sur le fait que c'est la politique actuelle qui a mené au marasme économique et à “la marginalisation de larges pans de la société”. F. H.