Certains ont réussi à obtenir des certificats de résidence auprès de plusieurs APC afin de bénéficier du couffin plus d'une fois. Quelque 20.000 familles nécessiteuses ont été recensées à travers la wilaya de Tizi Ouzou par les services de la DAS pour bénéficier avec les démunis des actions de solidarité prévues pour ce mois de Ramadhan. Sur ce nombre de ménages retenus pour bénéficier des colis alimentaires, il a été identifié par la carte sociale de la wilaya 2015 familles issues de «poches de pauvreté» implantées à travers les localités de Tizi Ghenif, Draâ-El Mizane, Boghni, Ouacifs, Draâ Ben Khedda, Beni Douala, Azeffoun, Ouaguenoun, Tigzirt, Ouadhias et Maâtkas. Aussi, pour acquérir environ 32.000 colis alimentaires, il a été mobilisé un montant de 70.400.000 DA, représentant le cumul des apports des budgets de solidarité de la wilaya et des communes, ainsi que des dons de bienfaiteurs. Pour assurer une bonne distribution, les comités de villages et des quartiers ont été associés pour diminuer les risques de «fuites». La subvention accordée chaque année par la direction de l'action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou est répartie sur les soixante-sept communes. A leur tour, les Assemblées populaires communales s'occupent de l'achat du contenu des couffins de Ramadhan et de la distribution de ces derniers aux familles jugées nécessiteuses. Est-ce que les choses se passent plutôt bien ou y a-t-il anguille sous roche? Quelques témoignages recueillis au chef-lieu de wilaya et dans quelques communes, montrent que globalement, les couffins de Ramadan vont à qui de droit. Il n'y a pas longtemps, des familles qui bénéficiaient de pensions en devises étaient aussi concernées par les couffins de Ramadhan. Il suffisait que le père soit décédé pour que la famille en question soit classée dans la catégorie des nécessiteux. Cette pratique se faisait, évidemment, au détriment des véritables familles pauvres. D'autres, pour bénéficier du couffin de Ramadhan, ont réussi à obtenir des certificats de résidence auprès de plusieurs APC. Toutefois, il y a lieu de signaler que cette année, la solidarité a baissé de manière sensible dans la région, notamment depuis que le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien vit une crise interne. Cette crise a influé négativement sur l'ouverture des restaurants de la Rahma. Seuls dix restos, sur les dix-neuf prévus initialement avant le début du mois sacré, ont ouvert leurs portes au chef-lieu de wilaya et dans quelques chefs-lieux de daïras comme Aïn El Hammam, Larbaâ Nath Irathen, Bouzeguène, Ouadhias et Boghni. Globalement, il n'y a pas grand-chose à signaler en matière de fuites des aides humanitaires du mois de Ramadhan, même si la rumeur fait, de temps à autre, état de «détournements» de dons au profit de certains responsables ou de leurs familles à plusieurs niveaux. Mais, en l'absence de preuves ou de plaignants, ce genre de commentaires ne dépasse pas le stade de la spéculation verbale. U'ne chose est toutefois certaine pour cette année, il s'agit de la diminution considérable des donateurs ainsi que de la fermeture de plusieurs restaurants de la Rahma tant dans la ville des Genêts que dans les chefs-lieux des daïras. Cette année, les nécessiteux et les voyageurs doivent s'installer très tôt, avant l'heure du f'tour, afin de pouvoir bénéficier d'une chorba chaude.