Si dans le passé, c'était du chacun pour soi, aujourd'hui, la lutte antiterroriste est devenue une nécessité commune. Vaste étendue de terre d'une superficie de près de 4000 km², le Sahel demeure un enjeu d'une importance capitale pour Al Qaîda au Maghreb islamique. Cette région n'a jamais connu de véritable stabilité sur le plan sécuritaire, notamment depuis que l'organisation terroriste s'y était implantée avec la complicité de dangereux réseaux spécialisés dans le trafic d'armes dont l'influence a pris une dimension supranationale. Immense région désertique, la bande du Sahel occupe une position stratégique de tampon entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. De par sa situation géographique, elle suscite d'énormes convoitises de la part des puissances occidentales. Il est clair que l'intérêt porté par les Américains à cette région n'a pas échappé à leur ennemi n°1, Al Qaîda en l'occurrence. La nébuleuse fondée par Ben Laden n'a pas attendu très longtemps pour mettre à son profit la dégradation sécuritaire en Algérie et les innombrables conflits qui agitent les régions nord du Mali et du Niger. En peu de temps, Al Qaîda a réussi à tisser des alliances multiples avec certaines tribus touareg, des groupes armés et bien sûr les marchands d'armes. Ce qui a failli contribuer à la déstabilisation de certains Etats de la région. Profitant de la confusion régnant aux frontières, Al Qaîda a transformé la bande du Sahel en un terrain miné et, s'y aventurer serait un inévitable suicide. Devant la tournure prise par les événements, des Etats de l'Afrique du Nord dont l'Algérie ont initié plusieurs démarches pour tenter de sécuriser la région, car tant que la bande du Sahel demeure sous l'emprise des chefs de guerre et des terroristes, aucun de ces pays ne sera vraiment à l'abri. Dans ce contexte, des réunions ont eu lieu en Libye et au Mali en présence de hauts représentants de tous les pays de la région, y compris l'Algérie. La dernière réunion s'est tenue au début du mois d'août dernier à Tamanrasset. Elle avait rassemblé les plus hauts cadres des états-majors, algériens, maliens, nigériens et mauritaniens. A l'ordre du jour, le défi sécuritaire dans la bande du Sahel. Un certain nombre de décisions ont été prises, notamment en ce qui concerne la coopération sur le plan du renseignement. L'initiative algérienne pour réunir les pays les plus menacés par la nébuleuse Al Qaîda, a permis d'aborder «ensemble les voies et moyens de consolider la coopération autour d'une lutte commune contre la criminalité qui sévit au niveau des bandes frontalières et, plus particulièrement, le terrorisme en l'absence d'experts occidentaux». Dans ce contexte, le projet portant sur l'installation d'une cellule commune destinée à la centralisation et à la gestion du renseignement n'est pas à écarter, avaient confié des sources sécuritaires très au fait de la situation. L'objectif est surtout d'examiner les besoins par rapport à une réalité alarmante, caractérisée par des actions terroristes ponctuelles qui restent impunies, face au manque de moyens des pays qui en sont victimes.