Les deux principaux syndicats en Espagne, l'Union générale des travailleurs (UGT) et les Commissions ouvrières (Ccoo), ont appelé à de «véritables politiques de coopération» au développement en Afrique afin d'éviter la mort des immigrants dans leur tentative d'atteindre clandestinement les côtes espagnoles. «Nous n'avons jamais gardé le silence devant la mort d'êtres humains à la recherche d'une vie plus prospère», ont souligné les deux organisations syndicales dans un communiqué pour exprimer leur «douleur» à la suite du décès d'un immigrant clandestin retrouvé mort lundi dernier, à bord d'un «cayuco» transportant cinq personnes, après avoir atteint la côte de Granadilla à Tenerife (Canaries). Pour les syndicats espagnols, «des tragédies pareilles montrent à l'évidence la nécessité de mettre en place une véritable politique de coopération et d'investissement dans les pays d'origine», une politique qui, en définitive, «empêchera que de nombreuses personnes aient à risquer leur vie pour un avenir plus digne», ont-ils ajouté. Ils ont interpellé également la presse et les administrations publiques en leur demandant de «cesser de diffuser des informations qui suscitent l'alarme sociale de manière injustifiée concernant le phénomène de l'immigration, mais d'encourager au contraire la cohabitation». L'UGT et les Commissions ouvrières ont appelé, en outre, à renforcer les moyens matériels et humains nécessaires à l'intégration des immigrants dans la société espagnole, particulièrement aux Canaries, en rappelant que deux éléments fondamentaux dans le processus d'intégration sociale des migrants sont indispensables: un travail digne et de qualité où seront garantis l'égalité et le regroupement familial. Les deux syndicats ont exigé, par ailleurs, des politiques européennes communes en matière d'immigration concernant les conventions et les traités internationaux dans le domaine du respect des droits de l'homme, la fin des discours alarmistes, le droit de vote des immigrés en Europe, ainsi que des politiques de coopération au développement local en Afrique et en Amérique Latine. Ils en appellent ainsi à la «responsabilité» de l'Union européenne, de l'Etat espagnol et du gouvernement régional des Canaries, tout en préconisant le dialogue pour élaborer des «politiques effectives et réalistes» d'immigration, qui contribueront notamment à «surmonter les fausses perceptions et faciliteront l'octroi de visas pour une entrée régulière ainsi qu'un contrat de travail».