Le décret exécutif sera soumis la semaine prochaine au gouvernement pour examen. Les walis ne détiendront plus le pouvoir sur le sable des oueds. Désormais, les permis d'exploitation seront délivrés par le ministère des Ressources en eau. C'est l'une des dispositions prévues dans le décret exécutif de l'ordonnance modifiant et complétant la loi relative à l'eau. «En vertu de ce décret, l'octroi des permis d'exploitation sera conditionné par l'aval du ministre des Ressources en eau», a déclaré le ministre des Ressources en eau, M.Sellal, en marge de la séance plénière consacrée à l'adoption du texte amendant la loi relative à l'eau. Le décret prévoit également la mise en place d'un comité multisectoriel chargé de la mise à jour de la liste des oueds et des cours d'eau soumis aux dispositions d'interdiction totale ou partielle et l'octroi des permis d'exploitation provisoire. Ainsi, le département de Sellal gardera l'oeil grand ouvert sur ce marché qui est l'objet de gros intérêts. Le ministre a également avancé que ce décret exécutif sera soumis la semaine prochaine au gouvernement pour examen. Expliquant la portée de ce texte, il dira: «Ce décret exécutif est à même d'encourager l'exploitation rationnelle des alluvions des oueds en tant que matériau de construction par l'octroi de permis d'exploitation provisoire pour une période de 2 à 5 ans.» Il soutient que le texte en question est dicté par «la nécessité de mettre un terme au pillage de ce matériau et d'encourager l'investissement dans ce domaine». M.Sellal reconnaît que «l'ancienne loi n'avait pas contribué efficacement à la protection des cours d'eau et des alluvions qui exigent parfois de les extraire, pour préserver l'aspect géologique des oueds». Selon lui, il fallait procéder à la révision de la législation relative à l'extraction des alluvions des cours d'eau en adoptant une formule qui permette à la fois d'exploiter les alluvions de façon rationnelle et de préserver les ressources en eau. Pour rappel, la loi portant sur l'interdiction de l'extraction du sable des oueds a été reportée à deux reprises. Compte tenu des différents projets de construction lancés au niveau national, le gouvernement a jugé utile de revoir, encore une fois, sa position. Alors que la loi portant interdiction d'extraction des matériaux alluvionnaires (sable) des oueds devait être effective en début septembre dernier, après un report de deux ans, elle a été mise en stand-by. Interrogé par ailleurs sur les projets futurs du secteur des ressources en eau, le ministre a révélé que les études de réalisation de 20 barrages ont été finalisées et les travaux de réalisation seront lancés lors du prochain quinquennal (2010-2014). Les travaux de réalisation de cinq barrages ainsi qu'un projet d'adduction d'eau dans la région de Echatt el gharbi situé au sud de Tlemcen et au nord de la wilaya de Naâma seront lancés dans les prochains jours. Le ministre a affirmé que l'augmentation de la tarification de l'eau n'est pas prévue. Par ailleurs, le dossier du sable a fait couler beaucoup d'encre d'abord pour des raisons environnementales ensuite pour ses accointances avec le financement du terrorisme. En effet, la mafia du sable ayant de fortes connexions avec les groupes armés n'est pas en reste. 11 sablières ont été fermées en 2008 au niveau de l'oued Sebaou à Baghlia, en raison de la détérioration avancée des lieux. Parallèlement, il a été également procédé à la fermeture de 18 pistes secondaires aménagées non loin de la commune de Boudouaou El Bahri, en plus de 38 autres pistes dont celle de Cap Djinet, en raison de leur exploitation par les pilleurs de sable. En dépit des multiples mesures prises, ce phénomène n'a toujours pas été réduit et ce, pour plusieurs raisons. Pour ne citer que celle-là: la région de Chouicha entre Zemmouri et Cap Djinet et la zone d'Ouled Ghenim à Cap Djinet, ainsi que d'autres sites à Boudouaou El Bahri et Dellys sont des endroits inaccessibles aux services de sécurité.