Les exploitants extracteurs du sable des oueds ont jusqu'au mois de mai prochain pour se conformer aux nouvelles réglementations contenues dans le décret exécutif promulgué en novembre 2009 autorisant l'exploitation du sable dans certains oueds. Selon Hassen Ait Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, le nouveau dispositif consiste à mieux contrôler et surveiller l'extraction de sable des oueds. Le concessionnaire qui aura le permis d'exploitation est soumis à l'avenir à un cahier des charges qui définit les modalités techniques à prendre afin de préserver l'oued de la dégradation et surtout de protéger l'environnement et l'écosystème. Ce cahier des charges précise l'étendue et la durée de la concession ainsi que le volume à extraire. Une étude d'impact sur l'environnement est également exigée. «L'administration qui a procédé à la concession aura un droit de contrôle à tout moment pour vérifier si le cahier des charges est respecté. Les concessionnaires ont jusqu'à mai 2010 pour se conformer à la nouvelle réglementation. Dans le cas contraire, la concession leur sera retirée», a-t-il souligné. Car, selon lui, plusieurs oueds à travers le territoire national ont subi une dégradation irréversible à cause de l'extraction souvent illicite du sable. Le même responsable site l'oued des Issers dans la wilaya de Boumerdès, oued S'baou à Tizi-Ouzou, oued Chelif et le Soummam (Bejaia) qui on subi ces dernières années des dégradations ayant provoqué un dérèglement dans l'écosystème. Pour faire face à ce massacre, le ministère des Ressources en eau a créé une police des eaux à travers les 48 wilayas. Leur mission : surveiller l'exploitation des oueds et surtout combattre toute extraction illicite. D'ailleurs, cette dernière activité est désormais passible d'emprisonnement. Hassen Ait Amara avoue que malgré l'énorme effort qui a été fait dans certaines wilayas pour stopper ce massacre, la mafia du sable récidive toujours. Une liste a été établie par le ministère dans laquelle tous les oueds qui peuvent être exploités sont répertoriés. Le responsable du ministère explique que l'extraction du sable dans certains oueds est nécessaire car pour lui cette activité permettra la fluidité des eaux et évite les crues. Elle permettra aussi au gouvernement de répondre, selon lui, aux besoins du programme du 3 millions de logements supplémentaires qui, selon les estimations, nécessitent plus de 50 millions de tonnes de sables.