Un très beau récital en perspective et une nouvelle occasion de renouer avec un patrimoine musical à la richesse et à la saveur irrésistibles. Les trépidations de la vie nocturne se font de nouveau sentir, de manière progressive, sur l'esplanade du Square Port-Saïd qui redouble d'animation au fur et à mesure que le mois de Ramadhan avance. Les citoyens qui, au début du mois de jeûne, envahissaient les salons de glace et les boutiques, transgressant les animations qui leur étaient proposées par les structures culturelles, affluent ces jours-ci en grand nombre vers ces dernières. L'une d'elles est le Théâtre national algérien où s'est tenue une soirée musicale chaâbie qui a accueilli à l'affiche, des stars de la chanson chaâbie en l'occurrence Mohamed Sargoua, Moussadek Bouchachi, Radia Manal et Rachid Khali. Il a suffi d'un concert de qualité et dont le succès a fait le tour de la ville pour que les spectacles de la manifestation qui se déroulaient, au début devant une salle vide, retrouvent un public aussi nombreux qu'enthousiaste. Pour la première partie du spectacle, au milieu d'une salle archicomble, l'assistance applaudissait au rythme d'El Guendouza et autres chansons puisées du répertoire culturel interprété par Moussadek Bouchachi. L'infatigable Mohamed Sargoua, modeste et toujours égal à lui-même a «enflammé» la salle en interprétant son répertoire à l'instar d'El Haraz; Yarguia El Hadjeb. Quant à la deuxième partie du spectacle, le public a surtout été séduit par la prestation de Rachid Khali qui a gratifié le public d'un concert mémorable, au cours duquel il a interprété avec maîtrise tout un répertoire finement équilibré, un régal de chants populaires, tels que Ya Rab El Ibad, Narak Fel Qalb, Nassabalak Ya Omri... Un très beau récital en perspective et une occasion, encore une fois, de renouer avec un patrimoine musical à la richesse et à la saveur irrésistibles. Des youyous fusaient des quatre coins de la salle. Tout le temps qu'aura duré ce «spectacle», le public n'a cessé d'ovationner et d'applaudir chaleureusement leur chanteur préféré, connu pour sa culture musicale, chantant toujours avec la même conviction pour la mère patrie, laissant les fans bercés par les inflexions. Rachid nous promet incessamment un nouveau-né intitulé D'zaïr. Un bouquet de dix titres, de beaux textes de notre intarissable patrimoine culturel. «Sa réflexion, principalement centrée sur une Algérie en tant que patrie, s'est progressivement étendue, par une capillarité des comparaisons à d'autres périodes, en d'autres lieux, jusqu'à la guerre de Libération et la tragédie nationale», a-t-il dit. D'ailleurs, «un bon nombre de musiciens a été sollicité pour mettre sur pied ce nouvel album, ce qui prouve que ni les efforts ni les moyens financiers n'ont été épargnés pour relever ce défi», a-t-il ajouté. Comme souvent, l'artiste réserve des surprises à ses fans. Cette tournée qu'il a déjà entamée la semaine passée à Souk Ahras, sera une occasion aux Bônois, lundi prochain, mardi aux Constantinois et mercredi aux Batnéens, de renouer avec un patrimoine musical à la richesse et à la saveur irrésistibles. La manifestation a également permis à l'autre tête d'affiche, le chanteuse Radia Manal, de se produire sur la scène du Théâtre Mahieddine-Bachtarzi. En interprétant un répertoire aux rythmes traditionnels variés tels que Ouahrane El Bahia et tant d'autres chansons, que les spectateurs trouvent intérêt et plaisir en valorisant et accompagnant la chanteuse dans ses airs musicaux. Radia Manal a pu les faire voyager avec l'idée de réincarnation et de renaissance, dans les soirées, comme elle a l'habitude de le faire. En somme, une soirée de toute beauté.