Un concert mémorable au cours duquel ils ont interprété avec maîtrise tout un répertoire finement équilibré, un régal de chants populaires. Les trépidations de la vie nocturne se font à nouveau sentir, de manière progressive, sur l'esplanade du Théâtre national algérien qui redouble d'animation au fur et à mesure que le mois de Ramadhan avance. Les citoyens qui, au début du mois de jeûne, envahissaient les salons de glace et les boutiques pour faire du shopping qui coïncide avec la rentrée scolaire, transgressant les animations qui leur étaient proposées par les structures culturelles, affluent ces jours-ci en grand nombre vers ces dernières. L'une d'elles est le Théâtre national algérien où se tient la manifestation musicale qui accueille à l'affiche, deux stars de la chanson chaâbie en l'occurrence Chaou Abdelkader et Rachid Khali. Il a suffi d'un concert de qualité et dont le succès a fait le tour de la ville pour que les spectacles de la manifestation qui se déroulaient, au début devant une salle vide, retrouvent un public aussi nombreux qu'enthousiaste. Pour la première partie du spectacle, le public a surtout été séduit par la prestation de Rachid Khali qui a gratifié le public d'un concert mémorable, au cours duquel il a interprété avec maîtrise tout un répertoire finement équilibré, un régal de chants populaires, tels que Yamina, Djaya Tetzaabel, Echebka, Ana Mali Fiach, Mahla Had essahra et El Bahdja. Un très beau récital en perspective et une occasion, encore une fois, de renouer avec un patrimoine musical à la richesse et à la saveur irrésistibles. Pour ficeler son répertoire, Rachid Khali enflamme la salle avec Chabka, une chanson en hommage à son idole Hadj El Hachemi Guerrouabi, avec un art admirable, la virtuosité des musiciens et la beauté du texte, transportant du coup le public dans cette ambiance mystique, si spécifique avec un mode musical lié à une sorte de nostalgie et de tristesse, mais associé à un ensemble d'expressions plus complexes qui varient considérablement selon la couleur, l'ambiance ou l'état d'esprit. La manifestation a également permis à l'autre tête d'affiche, le chanteur de chaâbi, Chaou Abdelkader, de se produire sur la scène du théâtre Mahiedine-Bachtarzi. En interprétant un répertoire aux rythmes traditionnels variés tels que: Ana fi H'mek (je suis ton protégé), Ya Khalek Lachia (oh créateur...), Bent El Aam (cousine), El Aouani, El Aadra, Chahlat Layali...que les spectateurs y trouvent intérêt et plaisir en valorisant et accompagnant le chanteur dans ses airs musicaux. Chaou a pu les faire voyager avec l'idée de réincarnation et de renaissance, dans les soirées, comme il a l'habitude de le faire. Il n'en demeure pas moins que la soirée est de qualité.