Les comités de villages rédigent une plate-forme de revendications où ils appellent au redéploiement du dispositif sécuritaire. Dans une missive adressée respectivement au premier magistrat de la wilaya, le président de l'APW, les présidents d'APC de Ouaguenoun et Aït Aïssa Mimoun, le chef de daïra et à la presse, les comités de village ont dressé une liste de problèmes à prendre en charge dans les plus brefs délais. Cette lettre que les 23 comités de village ont préféré appeler plate-forme, fait état d'une dizaine de revendications toutes relatives à la vie quotidienne dans les localités. Cette liste rédigée selon l'ordre des priorités comprend en premier lieu, le problème récurrent de l'alimentation en eau potable. En effet, un grand nombre de localités de ce versant de la wilaya demeure encore sans réseau AEP. Après maintes sollicitations auprès des élus locaux, le cap est, cette fois-ci, orienté vers les instances supérieures au niveau de la wilaya. Les comités considèrent, à cet effet, que seul le raccordement à partir du barrage de Taksebt peut venir à bout de ce manque chronique. En deuxième position, les citoyens de la daïra de Ouaguenoun dans la wilaya de Tizi Ouzou soulèvent un autre tourment qui leur a fait vivre, tout récemment, un drame. Ils s'élèvent, en effet, contre l'exploitation effrénée de l'oued Sébaou, considérant que l'exploitation du sable de ce lit, constitue un danger pour les populations et la nature. Un jeune de la localité d'Akaouj, rappelons-le, a été retrouvé, il y a quelques semaines, dans une nappe d'eau dans ces lieux. Les villageois ont, dans leur colère, incendié la sablière qui activait à proximité. Les comités de villages, et pour parer à toute dérive, demandent la fermeture immédiate de cette sablière, ainsi que la décharge de produits toxiques dans les eaux de l'oued. A rappeler aussi, que plus de la moitié de la population de la région Nord est alimentée en eau potable depuis les nappes phréatiques de l'oued Sébaou. Toujours parmi les problèmes qui rendent la vie dure aux populations, la liste comprend la demande d'une réfection de la chaussée dégradée au niveau du pont de Bougie, ainsi que l'intervention de l'Etat dans la réglementation de l'installation des ralentisseurs sur la route. Au registre de l'insécurité, les comités de village font appel aux services de sécurité, pour un retour et un redéploiement suffisant et efficace. Après les évènements de 2001, doit-on le rappeler, la région est tombée entre les mains de toute sorte de banditisme. Parallèlement, la plate-forme en question relève la nécessité des services de sécurité, d'intervenir pour éradiquer le fléau des bars clandestins. L'initiative des comités de village de Ouaguenoun fait des émules, car d'autres localités commencent à se regrouper pour constituer un front commun. Il est également, à citer le mode de gestion du président d'APC de Ouaguenoun, qui a favorisé ces organisations citoyennes en les faisant participer à la gestion de la commune. Une participation qui leur a permis de conclure à la solidarité pour arracher les droits. Cette initiative n'est toutefois qu'une exception, car dans la plupart de ces comités de village, c'est l'incapacité de leurs élus locaux qui les a poussés à faire appel aux services de la wilaya.