Il a accusé une baisse de pas moins de 6 dollars depuis le 21 août 2009 et les prévisions sont loin d'être rassurantes. L'économie algérienne oscille au gré d'importations massives et de revenus conséquents que ne peuvent lui assurer que ses exportations en hydrocarbures. L'équilibre de sa balance commerciale ne peut être garanti que grâce à des cours de l'or noir stables et raisonnables. C'est encore loin d'être le cas même si la forte période de turbulences qui a secoué le marché pétrolier semble derrière nous. Les prix du baril qui ont regagné plus de 50% de leur valeur depuis leur chute spectaculaire de la fin de l'année dernière- ils avaient atteint au mois de décembre 2008 les 32,40 dollars- semblent vouloir toutefois se maintenir dans une fourchette comprise entre 65 et 70 dollars, en attendant une réelle reprise de l'économie mondiale. Le suspense dans la conjoncture actuelle est garanti tant que soufflent le chaud et le froid sur un marché pétrolier bien capricieux, à l'heure actuelle. Après avoir culminé à 74 dollars le 21 août, les cours de l'or noir ont cédé un peu plus de six dollars à la fin de la semaine écoulée. Le baril de brut texan, WIT, pour livraison en octobre, a clôturé à 67, 67 dollars sur le New york Mercantile Exchange vendredi tandis que le baril de Brent de la mer du Nord affichait de son côté 66,42 dollars à Londres sur l'Intercontinental Exchange, ICE. Le léger mieux enregistré par l'économie américaine, locomotive de l'économie mondiale, avait pourtant laissé espérer à de meilleures performances. Le ralentissement sensible des destructions d'emplois, qui ont tout de même atteint le chiffre de 216.000 le mois dernier, a été miné par un taux de chômage en constante progression qui s'est établi à 9,7%. Du jamais vu depuis plus d'un quart de siècle. Soit depuis le mois de juin 1983. Il faudra cependant attendre la fin du week-end prolongé aux Etats-Unis, la journée de lundi étant fériée pour cause de Labor Day, la Fête du travail, pour connaitre l'évolution du marché de l'or noir. Elle sera suivie, deux jours après, par la réunion que tiendront les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Opep, le 9 septembre à Vienne en Autriche où tous les regards seront braqués. «La phase actuelle de consolidation et le surplace entre 65 et 75 dollars vont durer encore un peu», estiment cependant les analystes de Barclays Capital. Doit-on comprendre que la fin du calvaire tant annoncé pour les prix du brut n'est pas encore pour demain? «Les perspectives économiques, même si elles s'améliorent, ne sont pas assez robustes pour la poursuite de la hausse du pétrole. Le redressement tant annoncé de la demande pétrolière n'a tout simplement pas encore commencé», a affirmé Neil Atkinson, consultant senior chez KBC Market Services qui se trouve à Londres. La conjoncture semble plus complexe si l'on se fie au dernier rapport hebdomadaire publié par le département américain à l'Energie. Les statistiques du Doe font apparaître une baisse de 400.000 barils des stocks de brut alors que les réserves d'essence ont reculé de 3 millions de barils. Malgré cela, le marché pétrolier s'est montré de marbre en affichant une hésitation quant à la lisibilité de ses chiffres. La hausse de 1,2 million des stocks de distillats a, d'après les analystes, compensé cette réduction des stocks américains de brut et d'essence. «Ces statistiques sont neutres dans l'ensemble, car même si les stocks d'essence ont beaucoup baissé, l'état des distillats compte plus avec la fin prochaine de la saison de forte consommation d'essence», a fait constater pour sa part, Torbjorn Kjus, analyste chez Dnb Nor in Oslo. Voilà qui complique davantage les prévisions d'un éventuel redressement des cours de l'or noir qui sont déjà minés par une baisse de la demande mondiale estimée à quelque 1,6 million de barils par jour par l'Aie, l'Agence internationale de l'énergie. Une conjoncture qui s'est traduite par un excédent commercial d'à peine 1,44 milliard de dollars pour les 7 premiers mois de 2009 pour l'économie nationale contre 24,85 milliards de dollars pour la même période de l'année 2008.