Sachant son éviction du poste de secrétaire général inéluctable, il se rend à l'évidence et finit par opter pour la recherche d'une sortie honorable plutôt que la résistance et l'affrontement. D'ores et déjà, au siège du plus vieux parti du pays, les préparatifs vers cette solution vont bon train. «Tout se fera dans la légalité. Le bureau politique fixera bientôt la date de la réunion du comité central, seule instance habilitée à décider un tel changement», nous a déclaré M.Abada, porte-parole du FLN. Un tel dénouement épargnera les déchirements et déconfitures indignes d'un parti dont le poids historique est considérable. Benhamouda fait, là, preuve de militantisme et de responsabilité avérée. Nul doute que cela jouera en sa faveur et laissera intactes ses chances d'exercer ses compétences ailleurs dans les rouages de l'Etat. En attendant ce changement qui interviendra dans quelques semaines, il faut rappeler que la crise couve depuis des mois. Ouverte par Benhamouda par des attaques contre le chef de l'Etat «qui voyage trop» et les réformes contenues dans son programme (celle de l'école notamment et même le code de la famille), la crise a été entretenue ensuite par des critiques dirigées contre le Chef du gouvernement. Une forme d'opposition développée contre les deux plus hautes personnalités de l'Exécutif qui se trouvent être en même temps des membres influents du FLN. Le chef de l'Etat est membre du comité central tandis que M.Benflis est membre du bureau politique. Tous deux bénéficient d'une large sympathie de la majorité des cadres du FLN. Croiser le fer avec eux est une partie perdue d'avance pour Benhamouda. Ce dernier, de plus en plus contesté, allait droit à l'isolement «suicidaire». C'est cette évidence qui lui a fait préférer la solution à «l'amiable». Une source digne de foi nous a appris que Benhamouda a rencontré à plusieurs reprises M.Benflis à leurs domiciles respectifs et que le contact se poursuivait pour une «sortie honorable». Hier au siège du FLN, les cadres étaient en conclave pour débattre justement de cette question. Beaucoup nous ont assuré que «le changement se fera en douceur et que les formes seront respectées». Tous avaient en tête de préserver leur parti des turbulences aux conséquences incalculables. La sagesse doit prévaloir, ajoute-t-on.. Reste une interrogation: qui remplacera Benhamouda? Beaucoup de noms circulent, mais rien de bien précis. Chaque chose en son temps.