Alors que de grands rendez-vous politiques s'annoncent, le FLN fait grise mine. Le FLN se prépare aux grandes échéances en rangs dispersés. Le secrétariat de l'instance exécutive résonne de bruits discordants actuellement. Selon une source proche du parti, un «malentendu» existe entre les membres de la direction. Notre source précise que le courant ne passe plus entre les états-majors du FLN. Alors que la conjoncture actuelle demande l'implication de toutes les synergies, les membres s'amusent à se chamailler. Certains d'entre eux visent même loin et pensent d'ores et déjà à un changement à la tête du parti. Veut-on chasser Belkhadem de son poste de secrétaire général? Pourquoi maintenant? L'importance du poste de secrétaire général du parti attise les convoitises de plus d'un. L'ex- président de l'Assemblée nationale, Amar Saâdani, qui s'est éclipsé de la scène politique nationale, veut revenir par la grande porte. Ce dernier, dit-on, aspire à succéder à l'actuel chef de file du vieux parti. Président actuellement de la commission des élus au sein du parti, l'ancien président de l'APN souhaite sortir de l'ombre et prendre les commandes du FLN. La même source indique que beaucoup de bruits se font entendre dans les locaux et coulisses du parti majoritaire. Les manoeuvres commencent à se préparer de l'intérieur. M. Saâdani n'est apparemment pas le seul à vouloir lever un lièvre. D'autres membres du secrétariat entrent dans le jeu. Ces derniers veulent saisir l'occasion des grandes échéances pour écarter M.Belkhadem. Pour eux, c'est l'occasion ou jamais de frapper fort. L'approche des grands rendez-vous politiques, à savoir la révision de la Constitution, le congrès extraordinaire du FLN, la présidentielle de 2009, ouvre la voie aux manoeuvres politiciennes. Nul n'ignore en effet le désaccord actuellement existant entre le président de l'Assemblée populaire nationale, M.Ziari et le secrétaire général du parti majoritaire, M.Belkhadem. Les deux hommes sont entrés dans un conflit qui ne dit pas son nom depuis quelques semaines. La campagne pour la révision de la Constitution serait à l'origine de ce chahut. Selon des sources proches du parti, chacun des deux hommes veut décrocher les commandes de la campagne pour la révision de la Constitution. D'ailleurs, juste après l'annonce faite par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, le conflit a pris une autre tournure. La réunion convoquée durant le mois de Ramadhan par le président de l'APN avec les sept mouhafedhs de la capitale au niveau de son institution, était la goutte qui a fait déborder le vase. Celle-ci a d'ailleurs livré quelques secrets sur le climat de tension qui règne entre les deux hommes. Sa tenue a soulevé, de fait un grand tollé au sein de l'ex-parti unique. En réaction, le secrétaire général du FLN avait convoqué, 48 heures après, ses cadres à une réunion tenue au siège de la mouhafada d'El Harrach. D'autres sources parlementaires indiquent que le tollé soulevé à propos de la taxe sur les véhicules était une manière de piéger M.Belkhadem et de le discréditer vis-à-vis du gouvernement. Lors des débats sur le projet de loi de finances 2009, plusieurs députés du FLN sont montés au créneau pour dénoncer cette taxe. Ces derniers promettent même de voter contre cette mesure. La direction du parti refuse cependant de poser un lapin au gouvernement en lui faisant défection. «Il n'est pas question de faire de la politique au détriment du pays», a déclaré à L'Expression le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja. Cette semaine sera décisive pour le parti. Le vote du projet de loi de finances 2009, prévu pour cette fin de semaine, sera le premier test grandeur nature et le vrai baromètre de la situation prévalant au sein du vieux parti et permettra de mesurer jusqu'où ira la discipline de vote que préconise d'ores et déjà M.Belkhadem.