La Banque extérieure d'Algérie sera bientôt dans la capacité de récupérer 13 milliards de dinars au titre de dédommagement dans le cadre de l'affaire de la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (Bcia). Le président-directeur général de la BEA, Mohamed Loukal, a bon espoir que les décisions de justice soient appliquées rapidement pour que les biens des personnes impliquées dans le scandale de la BCIA soient saisis. Le responsable, qui s'exprimait à partir d'Oran, ajoute que la justice continue de recenser les biens des personnes impliquées afin de les saisir, où qu'ils se trouvent en Algérie ou à l'étranger. Dans l'affaire, il y a 48 condamnés dont le patron de la banque Ahmed Kharroubi et son fils Mohamed Ali qui sont en fuite. Après ces condamnations, le tribunal d'Oran a statué récemment sur le volet civil de l'affaire. C'est le 9 juin dernier qu'il a approuvé le rapport d'expertise qui met en évidence la part incombant à chacun des condamnés tenus de dédommager la BEA d'un préjudice de plus de 13 milliards DA. En plus des deux Kharroubi, sept autres personnes ont été condamnées par contumace et se trouvent actuellement en fuite. Toutes ces personnes sont aussi tenues de verser à la BEA un milliard DA pour la réparation du préjudice moral subi par elle. Le P-DG de la BEA n'a pas précisé la nature des biens saisis mais il s'agirait, entre autres, d'immeubles. Il s'est satisfait à dire que plusieurs biens ont été recensés au nom de personnes condamnées à dédommager la BEA. «Plusieurs biens appartenant à des personnes condamnées à dédommager la BEA dans le cadre de l'affaire de l'ex-Bcia, ont été recensés en vue de leur saisie conformément à la décision de justice, prononcée en juin dernier par le tribunal criminel près la cour d'Oran», a-t-il indiqué en marge d'une rencontre au profit d'opérateurs économiques, clients de la BEA. Mohamed Loukal n'a pas omis de signaler que «l'opération suit son cours pour déterminer l'existence, en Algérie ou à l'étranger, d'autres biens meubles et immeubles chez l'ensemble des personnes concernées». L'affaire des traites avalisées remonte à 2003 et a connu sa genèse dans une agence d'Oran ce qui explique que ce soit le tribunal de cette ville qui en soit saisi. La Bcia n'a jamais remboursé la BEA, ce qui justifie la condamnation à l'obligation d'indemnisation. La Banque d'Algérie n'a pas hésité à retirer l'agrément à cette banque privée algérienne. Le même sort a été vécu par les autres banques privées nationales. Mouna Bank, Algeria international Bank, Union Bank de Brahim Hadjas, la Compagnie algérienne de banque de Dechmi, Arco Bank du groupe Dahli et Khalifa Bank. Ces disparitions n'ont pas eu de grand impact sur l'économie nationale car le secteur bancaire public était dominant avec plus de 90% dans le financement des entreprises. Ces fermetures montrent aussi le manque de confiance entre les autorités monétaires, le gouvernement et les privés algériens. Pour l'instant, le secteur bancaire et de l'aviation civile restent fermés au privé local.