C'est demain que des milliers de bambins retrouveront les bancs de l'école pour une rentrée scolaire qui se singularise amplement des précédentes. A Béjaïa, la situation est telle qu'elle ne laisse plus personne indifférent, sauf peut-être la fédération des parents d'élèves qui n'a pas pour l'instant jugé utile de s'y intéresser. La rentrée scolaire à Béjaïa sera perturbée. Tous les syndicats s'impliquent mettant en avant des revendications dont personne n'ignore la légitimité. De la protestation il y en aura sûrement mais en rangs dispersés. Alors que les adjoints d'éducation confirment leur grève dès la rentrée tout comme d'ailleurs, de nombreux syndicats autonomes, le Sete (Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation) leur emboîte le pas pour appeler à faire de la journée du mardi celle d'une grève et de rassemblement de protestation. Les adjoints d'éducation ne font que confirmer leur appel à une grève de quatre jours à compter du 13 septembre avec sit-in devant le siège du ministère de l'Education nationale, dans une action qui se veut cyclique. Ce n'est pas la première fois que les adjoints d'éducation, appelés communément «les pions» sortent de leur réserve pour décrier un statut particulier qui ne leur est pas favorable. Bien au contraire, ce corps de l'éducation nationale s'était senti lésé par la classification catégorique de la fonction et les modalités d'accès au grade de surveillant général, principales revendications de ce corps. Le Sete de son côté s'est montré inquiet. Le document- appel qu'il a rendu public hier, sonne comme un avertissement aux pouvoirs publics. Le conseil de wilaya monte au créneau et appelle déjà à une grève et rassemblement mardi prochain. Il s'agit pour ce syndicat affilié à la Fnte de dénoncer une rentrée scolaire qui n'est pas porteuse d'espoir. Des postes de responsabilités vacants, dont celui du directeur de l'éducation, des établissement sans responsables, le retard dans le paiement des salaires et des différents rappels, le retard dans la signature du plan d'action, hypothéquant les promotions et les examens professionnels et les concours de recrutement, voilà comment est décrite la rentrée scolaire à Béjaïa par le Sete. A travers son action de protestation, le syndicat exige la nomination d'un directeur de wilaya de l'éducation, le pourvoi de tous les postes de responsabilité vacants, l'assainissement de la situation financière du secteur, la signature du plan de gestion dans les plus brefs délais, etc De wilaya qui a fini par retrouver sa sérénité après des années marquées par des luttes syndicales, Béjaïa s'en est allée jusqu'à s'adjuger les premières rôles à travers les résultats de fin d'année. Mais voilà, et contre toute attente, on bouleverse par des changements inopinés tout pour donner l'image d'un malade dont la santé a chuté brusquement.