Ils sont accusés d'être de connivence avec les groupes d'influence locaux. Quelque neuf comités de villages regroupés dans la localité d'Aït Arif sont montés au créneau, ce week-end, pour manifester leur mécontentement quant à l'attitude des partis dits d'opposition face à leur détresse. «La population, très lésée, n'a fait que défendre les intérêts de ses enfants, donc, ne peut en aucun cas, être manipulée par les trois élus de l'opposition, selon les déclarations des élus de l'autre tendance», écrivaient-ils dans une déclaration remise à la presse. Ces derniers tenaient à expliquer les raisons profondes qui ont provoqué le saccage de la mairie de Tirmitine et la condamnation par la justice de 17 jeunes à des peines de 18 mois de prison avec sursis et 200.000 dinars d'amende. Les dégâts ayant émaillé les événements d'août dernier, expliquent-ils, ne peuvent être que l'oeuvre de manipulateurs, dont les intérêts strictement personnels sont menacés par un projet d'extension et de délocalisation du chef-lieu de la commune. Les responsables des comités de villages ne sont pas allés avec le dos de la cuillère. «Ce sont ceux-là mêmes qui projettent de mettre en valeur leurs terres qui défendent l'extension du chef-lieu vers le sud-ouest, loin du chemin de wilaya et de la route nationale, qui ont manipulé certains jeunes, pour discréditer notre cause», affirmaient-ils à ce sujet. Ils accusent de fait, les membres de l'exécutif de l'APC d'être non seulement de connivence avec les groupes d'influence locaux, mais aussi derrière l'arrestation de jeunes, étrangers aux émeutes. Dans ce climat tendu et visiblement entretenu, les porte-parole des villageois énuméraient les multiples réclamations en vue de changer le site inhérent à la construction d'un lycée. Pour convaincre les autorités du bien-fondé de leur demande, ils mettront en avant la nécessité de rapprocher la totalité des élèves de la commune de cet unique établissement tant attendu. Mais, hélas! les autorités ont persisté dans leur détermination de commencer les travaux sur le site élu sans pour autant associer les villageois, premiers concernés. Dans leur écrit, ils n'omettront pas de mentionner la cause directe de ces violences. «Devant la détermination des autorités à mener à terme leur projet pénalisant les enfants, malgré instruction du président de la République, pour améliorer les conditions de scolarisation, la population a décidé de tenir un sit-in pacifique, ce jour-là, au lieu de dialoguer, les services de sécurité n'ont pas trouvé mieux que de réprimer la manifestation...». Enfin, ces événements ont clairement mis à nu la faillite de la gestion locale des élus qui se retrouvent souvent en porte-à-faux, avec les aspirations de leurs électeurs. En effet, ces élus au lieu de s'impliquer depuis dans la gestion des conflits ne font qu'échanger des accusations.