Brice Hortefeux trouve en la personne du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, un allié inespéré. Ce dernier apporte son «soutien personnel» au ministre français de l'Intérieur. L'a-t-il donc fait par «acquis de conscience» ou par simple solidarité répondant à des quelconques calculs politiques. En tout cas, cette surprenante «tolérance» qu'affiche Dalil Boubakeur l'amenant à mettre son grain de sable dans la polémique générée par les propos du ministre français de l'Intérieur, intrigue plus d'un. Dans une déclaration-témoignage, le recteur de la Grande Mosquée de Paris rassure sur «la probité de ce ministre et son contact (qui) ont été gratifiants pour les musulmans d'Auvergne, une région de France pour laquelle nous partageons un très grand attachement» et d'ajouter: «Je témoigne qu'il n'a eu que des paroles de respect et d'aménité pour toute la communauté musulmane de France dans mes contacts avec lui.» Très peu apprécié par la communauté musulmane de France pour l'ambiguïté de ses propos, notamment lors de la polémique sur le voile, il est reproché à l'ancien président du Comité français du culte musulman sa proximité avec Israël. Dalil Boubakeur semble occulter les précédents dérapages commis par ce ministre à chaque occasion qui s'offre à lui pour «taquiner» les Maghrébins. La première fois que ce dernier ministre s'est illustré par des propos racistes c'était en direction de son homologue de l'époque, Azzouz Begag. Alors ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances dans le gouvernement Villepin, l'auteur du livre Le Gone de chaâba a subi un véritable «bizutage». Dans son livre Un mouton dans la baignoire, le sociologue lyonnais d'origine algérienne raconte comment il a été traité par Brice Hortefeux qui lui avait lancé: «Allez, fissa, sors de là! Dégage d'ici, je te dis, dégage!». «Ce que disaient les soldats français aux Arabes en Algérie», explique l'auteur. Brice Hortefeux en veritable Lepéniste ne s'est pas empêché de lancer au sujet de Fadéla Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, que «c'est une compatriote, même si ce n'est pas forcément évident, je le précise». Même la ministre de la Justice, Rachida Dati, n'a pas été épargnée par ses propos faisant dire à la garde des Sceaux que c'est «un gros raciste».