Le Ramadhan censé être le mois de piété aiguise l‘appétit des commerçants de circonstance. Les services de contrôle, qui ont axé pendant le mois sacré leurs sorties sur les normes de qualité et d'hygiène, ont procédé ces derniers jours aux saisies de près de deux quintaux de viande avariée. Le Ramadhan censé être le mois de piété aiguise l'appétit des commerçants de circonstance qui s'érigent en maîtres des lieux n'hésitant pas à proposer des plats à emporter. En effet, plus de cinquante kilogrammes de «osbane» (plat traditionnel à base de boyaux vendu dans les boucheries) et près de 150 kg de viande hachée ont été saisis dans la localité d'Es Senia. Le mois des grandes consommations tire à sa fin, tous les coups sont permis et toutes les voies sont utilisées par des commerçants peu soucieux de la santé publique des consommateurs. Les services chargés de la lutte contre la truanderie et la tricherie commerciale sont sur le qui-vive permanent. Plus d'une dizaine de commerces informels exerçant dans des conditions ne répondant pas aux règles élémentaires d'hygiène, ont été fermés et verbalisés. L'Aïd sera dans quelques jours. Alors que l'activité commerciale est phénoménale et effrénée, les services chargés de la lutte contre la fraude luttent tant bien que mal sur plusieurs fronts. Aux derniers bilans, près de 1 000 opérations de contrôle ont été effectuées; elles concernent plusieurs centaines de commerces. Ces sorties ont été ponctuées par la verbalisation de plus d'une vingtaine de commerces pour absence de registre du commerce et l'établissement de près de 200 autres pour non-affichage des prix des produits tous azimuts. Malgré la lutte acharnée contre les dépassements, la commercialisation des produits périssables est loin de s'arrêter à Oran. On s'interroge sur la provenance de ces produits. Et dire que quelques jours avant le Ramadhan, pas moins de 350 quintaux de poissons surgelés et quelque 2300 quintaux de viande rouge congelée importée ont été passés au peigne fin. Des produits suspects et hautement sensibles sont exposés au su et au vu de tout le monde. Les marchés d'El Hamri et de Gambetta sont deux lieux- références où l'écoulement des produits périssables est à son summum malgré la présence renforcée et quotidienne des agents de contrôle de qualité. Le marché de la rue des Aurès (ex-La Bastille) est concerné, à lui seul, par toutes les anomalies pourtant disparues ailleurs. Viandes rouge et blanche, poulets rôtis, poissons, pain, fruits et légumes et autres aliments hautement sensibles sont vendus dans des conditions lamentables dans un endroit crasseux dégageant des odeurs nauséabondes. Le consommateur est livré à la cherté des produits aux valeurs nutritionnelles incertaines. Pourtant, quelques jours avant le Ramadhan, les services chargés de la protection du consommateur se sont engagés à sévir sans relâche. Le même engagement est réitéré pour la couverture de la fête de l'Aïd sans incident.