En quelques jours seulement, des quantités importantes d'aliments impropres à la consommation ont été saisies par les brigades de la DCP. Chaque Ramadhan apporte son lot de misères à Souk Ahras, s'agissant du consommateur. Plumé chaque année pendant un mois, censé être celui de la piété et de la rahma (clémence), ce dernier est aussi pris en otage par les tenants d'un discours purement mercantile, concrétisé sans réserve ni cas de conscience au point de mettre en péril sa santé. Il serait fastidieux d'énumérer toutes les anomalies et pratiques frauduleuses qui caractérisent le commerce à travers nos villes et villages, Souk Ahras compris. Non-respect des mesures d'hygiène, abattage clandestin, vente de produits avariés ou impropres à la consommation…et la liste est ouverte. Des commerces improvisés çà et là, exclusivement pour le mois de Ramadhan, échappent souvent au contrôle des responsables et deviennent des lieux à haut risque. On y rencontre des mineurs s'adonnant à des jeux électroniques et d'autres réunis autour d'un double-six et autres jeux de hasard. Ce mois, qui est aussi synonyme de surprofits, encourage la prolifération des marchands ambulants, présents en surnombre au niveau des rues commerçantes d'Ibn Badis, des Fidayine et de toutes les autres artères principales de la ville. Après avoir irrémédiablement conquis les trottoirs, ils squattent les chaussées et interdisent aux automobilistes le passage pendant les moments de grande affluence des clients. Une véritable pagaille organisée par on ne sait quelle autorité. Le bilan qui suit est fort éloquent : 200 p.-v d'infraction et 6 fermetures administratives. Dans le cadre d'un programme de lutte contre les pratiques commerciales frauduleuses, des commissions mixtes, activant en étroite collaboration avec la direction du commerce et des prix, ont effectué, la première semaine du mois de Ramadhan, 500 interventions à travers le territoire de la wilaya, sanctionnées par 200 procès-verbaux d'infraction. Des quantités importantes d'aliments impropres à la consommation ont été saisies et des sanctions préventives ont été décidées par la DCP sur la base des rapports établis par lesdites commissions. Des vétérinaires, des métrologues, des représentants de la direction de la santé et de la population (DSP) et les services de sécurité sont impliqués dans ce programme qui s'étalera le long du mois de Ramadhan. Chasse aux « zlabdjis » informels Ainsi, il a été procédé à la fermeture administrative de 6 commerces de viandes et de fruits et légumes pour commercialisation de marchandises avariées. Concernant la prolifération sauvage des commerces conjoncturels pendant ce mois, à savoir les « mahchachate », les cafétérias de fortune et la transformation de plusieurs locaux en points de vente de zlabia, le directeur du commerce et des prix, en l'occurrence Mourad Amer-Yahia, a déclaré ceci : « Nous avons officiellement saisi qui de droit et déclaré à travers les ondes de la radio locale que l'ouverture de ces commerces doit être soumise à un registre de commerce sous peine de mettre en application des sanctions qui peuvent aller jusqu'à la peine de prison. Idem pour ceux qui optent pour un changement d'activité pendant le mois de Ramadhan. Nous avons procédé de la sorte dans le but de protéger le consommateur et de minimiser la concurrence déloyale. » Une instruction de l'APC du chef-lieu de la wilaya concernant l'interdiction des étals informels à proximité des espaces commerciaux et sur la voie publique a été mise en application par lesdites commissions, d'après le même responsable. Ce dernier a tenu à rendre hommage aux employés de la DCP et à toutes les commissions pour les efforts consentis par leurs éléments malgré la masse de travail et les risques encourus. Un contrôleur dépendant de la nouvelle inspection de la DCP de Sédrata a été, récemment, intercepté, pendant l'exercice de ses fonctions, par un membre de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens). L'obstruction a nécessité l'intervention des services de sécurité, apprend-on auprès du même interlocuteur.