Le rapport Goldstone accuse Israël, mais également le Hamas, de crimes de guerre à Ghaza. Le mouvement islamiste Hamas a appelé hier la communauté internationale à traduire en justice les dirigeants israéliens pour crimes de guerre après la publication d'un rapport accablant d'une commission d'enquête de l'ONU sur l'offensive israélienne de l'hiver dernier à Ghaza. «Le rapport de l'ONU constitue une preuve irréfutable que l'occupant sioniste a commis des crimes contre l'humanité», a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué. «Après ce rapport explicite, la communauté internationale doit faire traduire les dirigeants de l'ennemi sioniste comme criminels de guerre devant la Cour pénale internationale», a-t-il ajouté. Le rapport, présenté mardi à New York par Richard Goldstone, le président de la mission du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU chargée de l'enquête, accuse Israël, mais aussi des groupes armés palestiniens, d'avoir commis des crimes de guerre et peut-être de crimes con-tre l'humanité pendant la guerre. Mais pour M.Barhoum, «la résistance du peuple palestinien relève de la légitime défense. Cette résistance est légitime et garantie par la loi internationale et elle est menée en réaction à l'agression (israélienne)». Le chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a pour sa part affirmé à l'ouverture de la réunion hebdomadaire de son cabinet mardi soir que le rapport de l'ONU «condamne explicitement Israël pour les crimes de guerre commis à Ghaza». Il a estimé que l'Etat hébreu et les groupes armés palestiniens ne sauraient être mis sur un pied d'égalité en ce qui concerne les accusations de crimes de guerre. «L'armée israélienne s'est servie de la moitié de son aviation et a mobilisé plusieurs unités terrestres et maritimes pour semer la mort (à Ghaza) pendant 20 jour sans interruption. Par conséquent, il ne faut pas mettre sur le même plan le droit à la légitime défense d'un peuple sous occupation et une force d'occupation», a-t-il argué. Dans une première réaction, mardi soir, un dirigeant du Hamas, Ismaïl Radwan, avait dénoncé le rapport «politique et déséquilibré» de la commission d'enquête de l'ONU. «C'est un rapport politique, déséquilibré et malhonnête, dans la mesure où il met sur le même plan ceux qui commettent des crimes et ceux qui résistent», avait-il déclaré. La bande de Ghaza a été la cible d'une offensive dévastatrice de l'armée israélienne (27 décembre 2008-18 janvier 2009), censée faire cesser les tirs de roquettes par les groupes armés palestiniens contre son territoire. Plus de 1400 Palestiniens y ont péri, selon les services d'urgence palestiniens.