Que des Algériens meurent encore, en 2002, de ces maladies jadis éradiquées, donne toute l'étendue des régressions sociales qu'a subies le pays durant ces dernières années. Qu'est-ce qu'une Maladie à transmission hydrique (MTH)? Elle est le résultat de manifestations pathologiques d'origine bactérienne, parasitaire ou virale dont le mode de contamination est l'eau. Au cours de ces dernières années, nous assistons à une résurgence préoccupante de ces maladies sous forme d'épidémies qui n'épargnent aucune région de l'Algérie. Le taux d'incidence de ces maladies hydriques a augmenté entre 1993 et 1996 passant de 2866 à 3 545 cas pour 100.000 habitants. La fièvre typhoïde, infection la plus répandue, représente à elle seule entre 44 et 47 % du total des cas de MTH. Son incidence est croissante, passant de 11,75 cas pour 100.000 habitants en 1990 à 16,29 cas en 1997. Le choléra sévit à l'état endémique avec des poussées épidémiques tous les quatre ans. C'est un fléau incontournable dont la prise en charge d'un seul patient revient à 120.000 DA. Notre gouvernement dépense chaque année la bagatelle de 1,5 milliard de dinars, soit 23 millions de dollars pour lutter contre les MTH. Les résultats sont loin d'être à la hauteur de ces sommes faramineuses. Même si le ministère de la Santé s'attelle à mettre en place des mécanismes de contrôle et de gestion de l'eau, les épidémies (typhoïde, choléra, hépatite virale A et C, etc.) appelées communément «fléaux du Moyen Age» se propagent à une vitesse grand V à travers le territoire national.