Ce seront les plus grands clubs de football sud-américains, européens, africains et maghrébins qui s'inviteront dans ce stade souvent trop exigu pour contenir les plus de 70.000 spectateurs. Trente-huit ans après sa construction, le stade du 5-Juillet, temple du football construit sur les hauteurs d'Alger où des joueurs de légendes comme Rivelino, Rivera, Platini ou Lalmas y ont évolué dans les années 70, veut revivre une seconde jeunesse après une période d'hibernation de plus d'une année pour refaire son tartan. Depuis sa construction en 1971, ce stade devenu mythique pour la génération de footballeurs des années 70-80, a vu défiler les célébrités du football international: le fameux N.10 de la sélection de France, Michel Platini (actuel président de l'UEFA) avec la Juventus de Turin, Rivelino et les sorciers Auriverde en 1972, le Bayern de Munich avec ses vedettes notamment Breitner, et tant d'autres ‘'joueurs-stars'' sud-américains, africains, maghrébins et européens. Le ton était donné lors de l'inauguration du complexe avec le tournoi organisé à cet effet: l'AC Milan (Italie), Palmeiras (Brésil), sélection maghrébine et une sélection hongroise. Le tournoi avait en fait rassemblé les meilleurs joueurs du moment à l'échelle maghrébine, et les grandes équipes européennes et brésiliennes. Et, depuis, ce seront les plus grands clubs de football sud-américains, européens, africains et maghrébins qui s'inviteront dans ce stade souvent trop exigu pour contenir les plus de 70.000 spectateurs qui assistaient à des matchs de légendes. Que dire d'un Algérie-Juventus de Turin, d'une finale fabuleuse MCA-USMA, ou d'un toujours épique Algérie-Tunisie dans un stade archicomble et où les spectateurs étaient vraiment ce douzième homme qui avait porté aux nues la sélection nationale contre la France (3-2) en finale des Jeux méditerranéens. «A cette époque, il y avait vraiment des moments fabuleux de grand football, et les supporters étaient vraiment ce qu'ils étaient, un soutien sans faille et dans le plus grand fair-play pour leur équipe», se souvient Djamel, un invétéré amoureux de beau football. «Et puis, à cette époque, il y avait au 5-Juillet une billetterie qui laissait chaque groupe de supporters s'installer dans la ou les tribunes de leur choix, et en fait par la suite un véritable quartier général des fans de telle ou telle équipe algéroise», renchérit Omar, ancien supporter d'un club algérois. Et, en 38 ans d'existence, le stade du 5-Juillet veut toujours fournir de bons et loyaux services: cela avait débuté en 1972 lors de son inauguration avec la présence des meilleurs joueurs maghrébins de l'époque (Allal, Lalmas, Chekroun, Khedis, Barkat, etc.) jusqu'au dernier match au mois d'août 2009 entre l'Algérie et l'Uruguay. Pour le directeur général de l'OCO (Office du complexe olympique), M.Nouredine Belmihoub, le stade, retapé à neuf, est prêt à recevoir dans les meilleures conditions d'organisation les grands matchs du championnat national et des matchs internationaux. «Ce sera comme avant, lors des grands derbies algérois», confie à l'APS le DG de l'OCO. Avant, c'était particulièrement les années fastes du football algérien du dernier millénaire, les années 70 et 80. Entre 1972, date d'inauguration du stade et 1980, ce seront les plus grandes équipes de football africaines, européennes et sud-américaines qui fouleront la pelouse du 5-Juillet. Et des stars, les chanceux ou les mordus de «foot» qui ont fait le déplacement à cette époque, ont pu en voir évoluer lors de ces inoubliables soirées de football qu'avait offert cette fabuleuse enceinte sportive. Jusqu'au gardien de but mythique de la Tunisie et du club africain Attouga qui appréciait jouer au 5-Juillet et se moquer des supporters lorsqu'il sortait du stade sous les jets...d'oranges qu'il ramassait pour en tirer le jus. ‘'A cette époque, les gens venaient au stade pour voir une belle partie de football, pour voir des joueurs comme Lalmas, Betrouni, Bencheikh, Aïssaoui, Bachi, Anane et tant d'autres comme Méziani faire ce qu'ils savent le mieux: jouer au football'', se souvient un ancien supporter de Bab El Oued. Les nostalgiques se souviennent très bien Et puis, il y avait des événements magnifiques qui s'y sont déroulés: les Jeux méditerranéens de 1975 avec une belle médaille d'or en football et un match surréaliste contre la France, des meetings d'athlétisme de dimension internationale, et ces matchs de football «fous, fous, fous». «MCA-USMA ou MCA-JSK, c'étaient les grandes affiches qui parvenaient à faire remplir comme un oeuf ce stade», ajoute-t-il, précisant que «pourtant, tout le monde sortait après la rencontre content d'avoir assisté à une belle partie, perdants et vainqueurs.» Des parties de football, il y en aura, et pour longtemps dans ce stade du 5-Juillet qui s'apprête à vivre une seconde vie après la pose d'une toute nouvelle pelouse et la domiciliation par la LNF, en plus de celle du MCAlger, des derbies algérois. La direction de l'Office du complexe olympique a pris les mesures nécessaires pour garantir le bon déroulement des derbies algérois programmés au stade du 5-Juillet, a encore indiqué Noureddine Belmihoub, à 48 heures de l'affiche MCA-NAHD. «Le stade du 5-Juillet qui a repris des couleurs samedi passé à l'occasion du derby USM El Harrach-NA Hussein Dey, s'apprête à accueillir une autre affiche NAHD-MCA, et la direction de l'OCO a pris toutes les dispositions organisationnelles pour faire des matchs qui se déroulent au 5-Juillet une vraie fête du football», a-t-il précisé. Le 5-Juillet s'apprête-t-il à revivre les mémorables matchs des années 80? Pour cela, il «faudrait que les supporters et les joueurs fassent l'effort de jouer leurs rôles», s'accordent à dire d'anciens supporters. En fait, pour cette enceinte sportive qui entre dans sa 40e année, le 5-Juillet n'est qu'une des onze unités opérationnelles que compte l'office, créé le 2 novembre 1971 sous le statut d'un Etablissement public à caractère administratif (EPA). Il a été transformé ensuite en Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) par le décret exécutif 91-48 du 30 janvier 1990, complétant et modifiant l'ordonnance de création. «Le stade du 5-Juillet, le centre d'hébergement, le stade d'athlétisme (Sato), le complexe nautique, le tennis club, la coupole, le complexe de tennis de Bachdjarah, le centre sportif féminin de Ben Aknoun, la salle Harcha, le terrain de golf et la piscine du 1er-Mai, sont les 11 unités qui s'étalent sur 64 hectares, dans différents points de la Capitale, gérés par l'OCO», précise M.Belmihoub. Le «temple du 5-Juillet» a abrité des matchs de légende, depuis son inauguration en 1972: des somptueuses finales de Coupe d'Algérie MCA-USMA en 1973 (4-2), des Jeux méditerranéens de 1975 (Algérie-France, 3-2), de la Coupe d'Afrique des clubs en 1976 (MCA-Hafia Conakry-3-0, MCA t-a-b), à la finale de la CAN-90 remportée devant le Nigeria (1-0). Des moments inoubliables, mais qui restent encore à portée de main pour les jeunes joueurs qui auront la difficile mission de perpétuer la tradition des anciennes belles affiches passionnantes du stade du 5-Juillet.