Alors que M.Mitchell est rentré bredouille d'une navette de quatre jours au Proche-Orient que peut-il être attendu d'une rencontre pour la forme? Israéliens et Palestiniens affichaient hier leur scepticisme sur les chances d'une rapide relance des négociations de paix, à la veille de la première rencontre officielle entre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas à New York. Ce sommet, surtout «symbolique» selon les médias israéliens, est à l'initiative du président américain Barack Obama qui a voulu réunir sous son autorité le Premier ministre israélien et le président palestinien, en dépit de l'échec de la dernière mission de son envoyé spécial pour le Proche-Orient, George Mitchell. M.Mitchell est rentré bredouille vendredi d'une navette de quatre jours dans la région, en raison principalement du refus israélien de geler complètement la colonisation en Cisjordanie occupée. «Les conditions ne sont pas mûres pour une relance des négociations formelles, mais cette rencontre va dans la bonne direction», a affirmé hier le secrétaire du gouvernement Zvi Herzog à la radio militaire. «Ce n'est pas un hasard si, depuis des années, toutes les tentatives pour arriver à un accord ont échoué. Le sujet est compliqué. Tous ceux qui s'impliquent de loin dans ce processus comprennent qu'il n'y a pas de raccourci», a expliqué M.Herzog, un proche collaborateur de M.Netanyahu, qui doit s'envoler dans la journée d'hier à destination de New York. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon, s'est lui aussi efforcé de tempérer les attentes concernant le sommet tripartite de New York. «L'aspect le plus important de cette rencontre, c'est qu'elle a lieu», a-t-il souligné. «Il y a une limite à l'implication américaine. Le président (Obama) ne peut vouloir davantage la paix que les parties impliquées. Ce constat concerne surtout les Palestiniens qui ont adopté des positions maximalistes», a déclaré M.Ayalon à la radio publique. «J'espère que durant cette rencontre, on fera clairement savoir à Mahmoud Abbas que s'il veut des progrès, il devra changer son approche maximaliste», a-t-il ajouté. Du côté palestinien, le ton n'est guère plus encourageant. «Il s'agira d'une rencontre formelle, car nous n'avons pas voulu décevoir l'administration américaine qui demandait sa tenue», a affirmé ce week-end un haut responsable palestinien sous le sceau de l'anonymat. «Cela ne signifie pas une reprise des négociations de paix parce que celles-ci dépendent de l'arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée», a-t-il répété. Les négociations israélo-palestiniennes sont suspendues depuis le déclenchement, fin décembre dernier, d'une violente offensive militaire israélienne dans la bande de Ghaza contre les islamistes du Hamas. Si l'on en croit les médias israéliens, le sommet de New York est avant tout «symbolique». «Il y a un sommet mais pas de grand espoir», résume en une le grand quotidien populaire Yédiot Aharonot. «Ce n'est pas une rencontre, c'est une demi-rencontre. Ce qui va se passer à New York c'est une blague au dépend du président Obama», ironise le journal dans son éditorial. Quant au Maariv (centre-droit), il considère qu'«Obama joue du muscle». «Le président (américain) en a eu assez des missions stériles de Mitchell. Voilà pourquoi il a lancé des invitations aux dirigeants israéliens et palestiniens qu'ils n'ont pas pu refuser», analyse cet autre quotidien populaire.