Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger ne cesse d'innover. Cette fois-ci, c'est une frange de la société longtemps marginalisée qui est concernée. Il s'agit des malades mentaux. Une convention pour leur prise en charge sera prochainement signée entre son département et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. C'est ce qu'a annoncé dimanche le premier responsable du département de la solidarité, M.Djamel Ould Abbès, lors d'une visite, à l'occasion de la fête de l'Aïd, à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) Frantz-Fanon de Blida. Lors de cette visite, les propos du ministre se voulaient des plus rassurants. En effet, il n'a pas été par trente-six chemins pour signifier aux responsables de l'EHS qu'il est à leur «entière disposition». De ce fait, il a promis d'aider les malades mentaux stabilisés à réintégrer leurs familles et à favoriser leur réinsertion sociale. Cependant, le quotidien des malades mentaux au sein de différents centres hospitaliers de psychiatrie est une triste réalité qui ne dit pas son nom. Sur ce sujet, Ould Abbès a été peu prolixe. Cette attitude dénote-t-elle la difficulté éprouvée par les autorités concernées à appréhender la question? L'interrogation appelle une réponse, surtout que le problème touche près de 150.000 cas psychiatriques, officiellement recensés en Algérie. Aussi, la réintégration des malades dans leurs entourages sociaux respectifs constitue l'un des maillons faibles de leur prise en charge. Le ministre de la Solidarité a procédé par la suite à la remise de cadeaux à une cinquantaine de pensionnaires de l'EHS de Blida qui a opéré «une véritable mue depuis qu'il est devenu autonome du CHU Frantz-Fanon». Pourvu que de telles initiatives ne soient pas l'arbre qui cache la forêt d'injustices commises contres les malades mentaux, notamment les femmes. Par ailleurs, M.Djamel Ould Abbès a révélé, samedi à Alger, qu'une enveloppe financière de 88.048 milliards de dinars a été déboursée par l'Etat en matière de transferts sociaux pour la rentrée en cours. Seulement, il serait utile de rendre visibles de telles orientations sur le plan social. En effet, si des sommes sont déboursées au profit des démunis, il n'est pas établi que ces derniers en bénéficient pleinement.