L'Etat occupé par la lutte antiterroriste et le marasme social, a laissé faire. Qui paiera la facture? 1700 cybercafés et plus de 40.000 internautes sont hors connexion: la raison? Un conflit financier entre l'opérateur Algérie Télécom et le provider privé Eapad. 3,5 milliards de dinars, telles sont les créances détenues par Algérie Télécom auprès de Eapad. Cet épisode nous rappelle étrangement, le feuilleton des créances des établissements publics. Ces créances s'élevant à des milliards de dinars remontent à une décennie parfois à deux. Des sociétés et administrations publiques ont ignoré, en toute quiétude, les factures impayées causant des préjudices financiers sérieux aux entreprises concernées. Et parmi les entreprises les plus touchées, l'on citera Sonelgaz. Ses créances s'élèvent aujourd'hui à près de 50 milliards DA. Plus de la moitié de ses créances sont générées par des exercices précédents. Il y a des créances vieilles d'une dizaine ou une vingtaine d'années et détenues sur des clients ayant disparu. A cela s'ajoutent les créances fictives liées aux résiliations, plus de 100 mille enregistrées cette année. Pour ce qui est des créances détenues auprès des entreprises, Sonalegaz a recouru à la justice, notamment pour ce qui est du privé. L'ADE est l'autre «victime» de ce phénomène, même si l'on ignore le montant exact des créances. L'on sait néanmoins que leur ampleur a amené le ministre des Ressources en eau à intervenir pour régler la situation. L'on citera à titre d'exemple le cas de l'ADE de Mascara dont le montant global des factures de consommation d'eau potable impayées s'élève à plus de 34 milliards de centimes. Ce qui représente un taux de créances de 88%. Les Opgi ne sont pas en reste. Les créances représentant le montant des loyers impayés s'élève à 50 milliards de dinars. Mais il y a aussi le cas des APC qui croulent sous les dettes en dépit de la décision du gouvernement de prendre en charge sur le budget de l'Etat pour 2008, la dette des Assemblées populaires communales (APC). Ces dernières souffrent d'un endettement important en raison de l'insuffisance de leurs ressources due notamment à l'absence d'une véritable fiscalité locale. Cette mesure est contenue dans le projet de loi de finances 2008 à l'article 78 du chapitre relatif aux dispositions diverses applicables aux opérations financières de l'Etat. Les particuliers et les entreprises publiques ont pris pour habitude de ne pas régler leurs factures. L'Etat très occupé par d'autres priorités comme la lutte contre le terrorisme et le marasme social, a laissé faire. L'aboutissement des opérations menées par les quatre établissements évoqués a été rendu possible après l'intervention du Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia, qui a adressé une circulaire incitant tous les services de l'administration publique concernés à régler leur situation.