Incursion terroriste dans une maison à Ath-Mendès, Boghni et faux barrage sur la route Tala-Athmane, Tizi Ouzou. Après une certaine accalmie, la situation sécuritaire en Kabylie donne des signes alarmants. En effet, traqués par les ratissages des forces de l'ordre dans les massifs forestiers, les sbires de Hattab s'aventurent jusque dans les villes et les gros villages. Ainsi, jeudi dernier, vers 22h30, au lieu dit Mayouf sur la route menant de Tala-Athmane à Tizi Ouzou, 4 individus en tenues afghanes et barbus, précisent nos sources, ont barré la route en entreposant des parpaings sur la chaussée. Armés de kalachnikovs, les terroristes ont arrêté les automobilistes de passage et ont racketté les voyageurs. Une fois leur forfait accompli, ils se sont évanouis dans la nature. Par ailleurs, et toujours dans la nuit de jeudi à vendredi, le gros bourg des Ath-Mendès, sis à environ 4 km au sud de Boghni, a enregistré une incursion terroriste vers 23 h. Les criminels en tenues militaires, pour certains et en tenues de la Bmpj pour d'autres, ont ciblé la demeure d'un citoyen. Se présentant à la porte de son domicile, ils interpellent le chef de famille pour lui dire qu'ils étaient à la recherche d'un jeune homme, membre de cette même famille. Devant le refus du père de leur ouvrir la porte, les assaillants la défoncent, entrent dans la maison, où ils ont créé une véritable panique parmi les membres de la famille. Les agresseurs, selon le père, étaient à la recherche d'un fusil de chasse. Devant une fouille minutieuse qui n'a rien donné, les assaillants, dont le nombre est indéterminé, se sont éclipsés dans la nuit. La Kabylie comprise, selon le jargon terroriste, dans le fief de Hassan Hattab, grâce à son relief et à ses massifs forestiers, a longtemps servi de «refuge» et de zone de repli, jusqu'à la scission des groupes terroristes et à l'apparition du Gspc. Depuis, malgré les affirmations de la propagande intégriste qui dit que «le Gspc ne s'attaque pas aux civils!», les hordes de Hattab ont multiplié les faux barrages et les incursions dans les bars...pour de fructueux rackets. La région de Boghni, commerçante et relativement prospère, a tôt fait d'attirer les terroristes de Hattab. Sans compter évidemment, crise économique aidant, avec les bandits de grands chemins qui profitent de la situation sécuritaire pour se faire des magots. Il reste que les forces de sécurité, dont la présence en des lieux connus pour être de véritables coupe-gorge, à l'image du lieu dit le Pont noir sur le CW128 reliant Boghni à Tizi Ouzou, sont là pour rassurer la population. Certes, des endroits isolés restent à la merci d'un coup de main, mais avec la vigilance de tous, il n'est pas dit que le diktat intégriste puisse bloquer le développement économique de la région.