Les entrepreneurs peuvent s'adresser à une nouvelle société de leasing pour se doter en équipements. «Le crédit bancaire n'est pas la forme la plus appropriée pour soutenir la petite et moyenne entreprise.» Cette phrase émane du président-directeur général de la Banque nationale d'Algérie, Seghir Benbouzid. Pour trouver d'autres moyens de financement des entreprises, la BNA a signé hier, un accord avec le Crédit populaire d'Algérie représenté par son P-DG, Mohamed Arslan Bachtarzi, afin de créer une société mixte de leasing. La cérémonie de signature ainsi que l'assemblée générale constitutive de la nouvelle société ont eu lieu au siège du CPA à Alger, en présence de Hadji Babaâmmi, directeur général du Trésor en tant que représentant du ministre des Finances, Karim Djoudi. A la suite de cette AG, Karim Mohamed a été désigné à la tête de la nouvelle institution. Tous les responsables présents ont été d'accord pour souligner que le leasing permet d'alléger les charges des entreprises dans le sens où cet instrument leur permet de louer du matériel sans recourir à son achat. Cette formule ne nécessite pas la mobilisation de financement par les entreprises. A la fin du bail, elles peuvent acheter le matériel ou le revendre. Cette démarche s'inscrit dans le cadre global de l'encouragement de l'investissement national, nous a indiqué Karim Mohamed. La société est dotée d'un capital de 3,5 milliards de dinars et elle entamera son activité dès que des entrepreneurs se manifestent pour exprimer leurs besoins d'achat de matériel. La priorité sera accordée aux produits fabriqués localement, selon le P-DG de la BNA. Toutefois, cette volonté sera limitée par la disponibilité des produits désirés. Par priorité, il faut comprendre que les sociétés ne seront pas privées de ce mode de financement lorsque le produit visé n'est pas fabriqué localement. Cette formule est destinée à rencontrer du succès et les banques publiques comptent créer d'autres sociétés de leasing puisque les dossiers sont déjà en cours d'étude, selon le directeur général du Trésor. Cette première initiative a nécessité, à elle seule, une préparation de six mois pour ficeler le dossier. Parmi les autres actions envisagées par le gouvernement, selon les deux directeurs de banques publiques, il y a aussi la création de sociétés de capital-risk conformément aux directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril dernier. Cette formule permet aux banques d'entrer dans le capital des sociétés même si elles n'ont pas vocation à se retirer au bout d'un certain temps. La troisième action prévue par les banques est celle de restructurer la Financière algéro-européenne de participation (Finalep), et ce toujours dans le souci de répondre au mieux aux exigences des entrepreneurs. Il est même envisagé, selon le DG du Trésor, d'ouvrir un compartiment spécifique pour les PME au sein de la Bourse d'Alger pour faciliter l'accès au financement. Toutes ces initiatives sont accompagnées par l'objectif de réhabilitation du paiement par chèque afin de moraliser la vie économique et de contraindre les sociétés à davantage de transparence. Interrogé sur le rétablissement du crédit à la consommation, le directeur général du Trésor a dit que ce procédé est supprimé «jusqu'à nouvel ordre».