«La loi de finances complémentaire est certes pénalisante pour le segment du livre en Algérie mais n'aura aucune incidence sur le Salon du livre qui n'en sera pas perturbé», affirme le commissaire du 14e Sila. L'expression: La prochaine édition du Salon international du livre se tiendra dans à peine quelques semaines, dans une atmosphère entachée par quelques remue-ménage, s'agissant du monde du livre et des conditions pas très reluisantes de sa gestion, en raison du contexte assez chaotique qui entoure le livre actuellement. J'entends par là, le Syndicat national des éditeurs du livre, Snel, qui s'est révolté récemment contre vous, en votre qualité de commissaire dudit salon arguant l'avoir écarté de son organisation. Que répondez-vous à cela? Smaïl Ameziane: Le Salon du livre tout d'abord a un statut juridique. Comme tout festival, il a besoin d'un commissaire. Là, il y a différents départements qui travaillent. Il y a une commission chargée des relations avec les éditeurs nationaux et étrangers, une autre chargée de l'animation culturelle. Une équipe a été mise en place à la fin du mois de juillet. Il faut qu'on sache que tout ce beau monde était en congé. Toute ces déclarations sont fortuites dans la mesure où au jour d'aujourd'hui je n'ai reçu aucune proposition venant du Snel, aucune demande de rendez-vous, aucun coup de téléphone émanant du président du Snel me demandant quelque chose ou me proposant ses services... Ou des revendications... Des revendications par rapport à quoi? On parle de l'organisation du salon. Je suis le membre fondateur du syndicat qui est une source de propositions. Si j'avais refusé une proposition quelconque à la limite, on peut dire que les portes sont fermées. Or, il me semble que les portes des locaux de l'organisation du Sila sont grandes ouvertes, qu'il n'y a pas de planton, qu'il y a des gens pour répondre aux questions et jusque-là il n'y a eu aucune question émanant du Snel. Je n'ai ni les moyens intellectuels ni autres pour refuser une proposition visant à améliorer la tenue du salon ou qui va dans l'intérêt de cette manifestation. Vous joignez-vous à cette lettre envoyée par le Snl et le Spel à l'adresse du président de la République en contestation de la loi de finances complémentaire et demandant son abrogation? On ne déroge pas à une loi. On peut la discuter avant et la commenter après. Nous ne pouvons absolument rien faire aujourd'hui. Pour dire que la loi est bonne, je ne pourrai pas vous répondre. Je dirais que la gestion du livre est spécifique. C'est vrai que cette loi pénalise le livre. Je suis entièrement d'accord. Maintenant, pour la remettre en cause...Une loi doit être abrogée par une autre loi. Elle doit automatiquement redescendre à l'Assemblée. Et ce n'est pas une loi qui est destinée seulement au livre. C'est une loi générale qui touche tous les secteurs de l'économie nationale. Il n'y a pas que le livre qui est spécifique. Il y a aussi le médicament et j'en passe. C'est tout à fait normal que les professionnels fassent des revendications s'ils se sentent lésés. Mais nous sommes face à une loi, à un cas de force majeure. Mais vous ne la contestez donc pas. Je dis bien que la loi est là, qu'elle pénalise un certain nombre d'importateurs puisqu'ils avaient des facilités de crédit par rapport au payement, des échéances qui s'échelonnaient sur 3 voire 4 mois. Elle est pénalisante certes pour le livre et surtout pour le livre mais pour les autres secteurs, un peu moins car la rotation est plus rapide dans la vente de produits de large et de grande consommation. Le livre est spécifique. Comment se prépare donc le Salon du livre actuellement? Nous n'avons aucun problème puisqu'il faut reconnaître que le salon n'est pas concerné par cette loi. Le salon est exonéré de taxes. Ce qui veut dire que n'importe quel exposant qui participe au salon peut envoyer ses livres et il a l'assurance du transfert du produit de sa vente. C'est pourquoi il ne peut en aucun cas, être perturbé. A l'heure où l'on parle, nous n'avons pas eu de défection. Concernant les éditeurs des pays arabes, les bateaux du Liban, du Caire, de la Jordanie, sont partis. Tous les livres sont presque arrivés à Alger. Peut-on connaître les changements opérés cette année dans la gestion du Salon, mis à part le fait que l'Anep n'est plus l'organisateur principal et vous-mêmes, en êtes le commissaire? Le salon se tiendra, cette année, à partir du 27 octobre au stade du 5-Juillet, dans ses grands espaces. Pourquoi? Il y a eu des négociations avec la Safex qui n'ont pas abouti et la décision a été prise par le ministère de la Culture de délocaliser le lieu du salon au stade du 5-Juillet. Sinon tous les exposants ont confirmé leur participation. Le pays à l'honneur cette année, est la Palestine eu égard à sa proclamation comme capitale de la culture arabe. Il y aura aussi un stand africain important. Comme il y eut pendant le Panaf des résidences d'écritures, le salon permettra ainsi d'inviter ces écrivains et de présenter leurs ouvrages ainsi que les recueils réalisés dans le cadre de ces ateliers d'écritures. Pour la première fois nous accueillons des éditeurs africains. (le Cameroun, le Gabon, le Burkina-Faso, etc.) Cette année nous avons pris des décisions fermes pour assainir le salon. Ce dernier doit être un salon d'éditeur avant tout. Exit les éditeurs qui nous ont posé problème l'an dernier au niveau des douanes notamment. Le salon connaîtra aussi comme à l'accoutumé, un certains nombre d'invités et des animations culturelles en tous genres (tables rondes, ventes -dédicaces etc). Les réductions ce sont les éditeurs qui s'en chargent. Mon rôle est de les sensibiliser dans ce sens. Il faut préciser qu'on n'est pas monté au stade du 5-Juillet comme ça. Nous avons fait un sondage. Il se trouve que le stade est proche de Ben Aknoun, El Biar, Bouzaréah, les gens sont contents qu'on se rapproche d'eux. La population estudiantine se trouve sur les hauteurs d'Alger. Il y a aussi de larges parkings, pour accueillir tout le monde et abriter beaucoup de voitures..