Des affrontements à Debdeb se sont soldés par le décès d'un jeune homme. Après les affrontements, l'heure est à la réconciliation. Hier, les notables des deux communautés, arabe et targuie de la ville de Debdeb, se sont retrouvés à la table des négociations, en vue de rétablir le calme. Les affrontements entre les deux communautés ont débuté depuis le 9 septembre dernier dans cette ville du sud-est de la wilaya d'Illizi aux frontières libyennes. Depuis cette date, le quartier des 105 Logements n'a plus connu de calme même si la genèse des conflits entre les deux communautés remonte à plusieurs années. Cette fois-ci, l'intensité des échauffourées a même été à l'origine de la fermeture des frontières avec le pays voisin sur décision du wali d'Illizi prise mercredi dernier. Des informations font état de la présence de ressortissants libyens et maliens parmi les émeutiers. Les rixes n'ont pas été sans causer des blessés des deux côtés dont l'un d'entre eux a été grièvement touché. Les habitants du quartier n'ont pas été les seuls à être impliqués dans cette bataille rangée puisque des membres des deux communautés sont venus en renfort des régions voisines. Le bilan aurait pu s'alourdir et dépasser les dix blessés si ce n'est l'intervention de la Gendarmerie nationale qui a mis fin à cette situation de chaos. Après les forces de sécurité, c'est au tour des sages des deux communautés de s'interposer pour rétablir la sérénité. Une tentative de nouer le dialogue a alors été menée dans l'espoir de faire baisser la tension qui sévissait dans la ville. Dans la foulée, les unités de la gendarmerie et des gardes-frontières ont arrêté 11 Targuis libyens entrés clandestinement sur le territoire algérien. Le calme ne fut que de courte durée. La nouvelle du décès à l'hôpital d'un jeune blessé a remis le feu aux poudres. Les appels à la vengeance fusent de partout témoignant des difficultés de coexistence entre les deux communautés. Illizi n'est pas la seule wilaya à connaître de tels incidents. Ghardaïa a aussi été victime d'affrontements interethniques. Même l'interposition du ministre chargé des Collectivités locales n'a pas pu calmer les esprits. Depuis, des familles entières ont quitté leurs quartiers d'origine pour rejoindre ceux où les membres de leurs communautés sont majoritaires. A Debdeb, ce sont des sénateurs et des représentants des autorités civiles et militaires qui se sont chargés de cette mission de réconciliation entre les deux parties. Suite à ces négociations, le camp des Targuis a accepté le principe de remettre le responsable de l'agression du jeune décédé, aux forces de sécurité. Ces dernières étaient d'ailleurs présentes en masse lors de l'enterrement du jeune homme pour éviter tout débordement. Hormis les affrontements interethniques, l'Algérie a connu une recrudescence des actes de violence lors des dernières années comme l'a admis récemment la direction générale de la Sûreté nationale.