Le bilan des deux attentats suicides commis samedi dans le nord-ouest du Pakistan s'est élevé à 24 morts, a annoncé hier la police qui redoute de nouvelles représailles dans cette région frontalière de l'Afghanistan où l'armée a lancé une série d'offensives. Un précédent bilan faisait état de 15 morts et plus de 100 blessés. Un kamikaze a fait détoner samedi un petit camion bourré d'explosifs devant un poste de police dans la banlieue de la ville-garnison de Bannu, non loin de la frontière afghane. Quatre heures plus tard, en plein coeur de Peshawar, la capitale de la Province de la frontière du Nord-Ouest (NWFP), un autre kamikaze faisait sauter une voiture piégée sur une avenue menant à la principale base de l'armée, tuant 10 personnes. Une onzième victime est décédée à l'hôpital des suites de ses blessures. «Au total, 11 personnes ont été tuées et plus de 70 ont été blessées», a déclaré Sahibzada Muhammad Anis, un responsable administratif de Peshawar. Par ailleurs, le bilan s'est alourdi à Bannu, où d'autres corps ont été dégagés des décombres. «Treize personnes sont mortes dans l'attaque de Bannu, neuf d'entre elles sont des policiers et quatre des civils. Parmi les civils figure un enfant âgé de huit ou neuf ans» a déclaré Nazeef Khan, un responsable de la police locale. L'attentat de Bannu a été revendiqué samedi par les taliban pakistanais liés à Al Qaîda. Bannu est une ville-garnison à la lisière du district tribal du Waziristan du Nord, frontalier avec l'Afghanistan, et un des bastions des talibans pakistanais mais aussi des combattants d'Al Qaîda et des talibans afghans. «La sécurité a été renforcée, Peshawar a été placée en alerte ainsi que d'autres zones de la province», a indiqué le chef de la police de Peshawar, Liaqat Ali Khan. Le Pakistan est le théâtre d'une vague sans précédent d'attentats, perpétrés essentiellement par des kamikazes taliban pakistanais liés à Al-Qaîda. Sous la pression intense de Washington, l'armée pakistanaise a lancé depuis le printemps une série d'offensives et d'opérations militaires contre les combattants islamistes dans le nord-ouest et plusieurs districts tribaux.