Un responsable militaire a affirmé que 29 rebelles avaient été tués lundi dans des accrochages, parmi lesquels des chefs de la rébellion. Les combats se poursuivaient hier dans le nord du Yémen entre les rebelles et l'armée, qui doit également faire face aux séparatistes dans le Sud où des affrontements ont eu lieu, illustrant la précarité de la situation dans ce pays. Dans le Nord en proie à une rébellion des zaïdites chiites, l'armée a employé l'artillerie dans la province de Harf Soufyane et dans la banlieue nord de Saâda (240 km au nord de Sanaa), selon des sources militaires sur le terrain. Un responsable militaire, cité par l'agence officielle Saba, a affirmé que 29 rebelles avaient été tués lundi dans des accrochages, parmi lesquels des chefs de la rébellion, sans préciser d'éventuelles pertes parmi les militaires. Les journalistes n'ont pas accès aux zones de combat, dont la province de Saada, fief de la rébellion, où les autorités affirment avoir arrêté 127 rebelles. L'opération militaire «Terre brûlée» lancée le 11 août vise à «étouffer la rébellion», selon un rapport présenté lundi soir au chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh, a indiqué Saba. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées et quelque 55.000 autres déplacées dans le nord du Yémen depuis le début de l'offensive contre les zaïdites, une branche du chiisme. Le pouvoir accuse les rebelles d'être soutenus par des groupes en Iran, ce qu'ils démentent. Parallèlement, un accrochage a opposé lundi dans la province sudiste d'Abyane les forces de sécurité à des séparatistes armés, selon des sources de sécurité locales. Une femme a été blessée dans cet accrochage, le premier annoncé dans le sud du Yémen depuis la mort, le 23 août, d'un manifestant tué par la police qui dispersait une manifestation à Aden. Selon des sources locales, les affrontements à l'arme automatique à Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane, ont opposé les forces de sécurité à des partisans de Tarek al-Fadhli, ancien jihadiste qui s'est rallié à la cause des séparatistes sudistes. Selon un porte-parole des services de sécurité cité par Saba, «des éléments criminels recherchés ont ouvert le feu contre les forces de sécurité» à Zinjibar, «où ils avaient multiplié les attaques contre la police, des commerces et des établissements publics». Il a fait état de l'arrestation de «certains» assaillants parmi «plus de 30 hors-la-loi» recherchés. Les autorités exigent de Fadhli, fils de l'ancien sultan d'Abyane du temps de la domination britannique, de se rendre ou de quitter le pays, selon ses proches. Le Sud est en ébullition depuis plusieurs mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant être victimes de discriminations de la part des nordistes. Dans une interview publiée hier par le quotidien libanais Al-Akhbar, l'ancien vice-président yéménite et dirigeant sudiste, Ali Salem al-Baidh, a dénoncé «l'occupation interne» par les nordistes du sud du Yémen, «dont les habitants et les richesses sont considérés comme un butin de guerre». M.Baidh, en exil depuis la tentative avortée du sud Yémen de faire sécession en 1994, a demandé la sécession du Sud et s'est déclaré «solidaire» de la rébellion dans le Nord. Le chef des rebelles nordistes, Abdel Malek al-Houthi, a annoncé hier sa décision de libérer les «soldats originaires du Sud» parmi les militaires faits prisonniers. «Ce geste humanitaire» est destiné à «alléger les souffrances des habitants du Sud et à exprimer notre considération pour les positions héroïques de cheikh Tarek al-Fadhli», a-t-il ajouté dans un communiqué mis en ligne.