Sanaa n'est pas enthousiaste pour une médiation extérieure dans le conflit et estime que les rebelles n'ont qu'à accepter ses conditions pour un cessez-le-feu. Vingt-neuf rebelles ont été tués dans les combats qui se poursuivaient hier entre l'armée et les rebelles zaïdites chiites dans le nord du Yémen, a annoncé l'armée. Douze rebelles ont péri mardi dans des affrontements dans le secteur de Harf Soufyane, à quelque 70 kilomètres au nord de la capitale Sanaa, et les autres lors de différentes opérations dans la province de Saada, plus au nord. L'armée a également annoncé avoir détruit cinq camions chargés d'explosifs destinés aux rebelles dans la province de Saada, un fief de la rébellion situé à 240 km au nord de Sanaa. Ces opérations font suite à une visite du chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, venu mardi à Sanaa porteur d'«idées» sur les moyens de résoudre le conflit entre le gouvernement et les rebelles chiites qui s'affrontent depuis près de huit semaines après le lancement d'une nouvelle offensive de l'armée. M.Moussa a défendu l'unité du Yémen et affirmé, après avoir rencontré le président Ali Abdallah Saleh, que ce dernier était ouvert au dialogue avec tous les Yéménites. Sanaa n'est pas enthousiaste pour une médiation extérieure dans le conflit et estime que les rebelles n'ont qu'à accepter ses conditions pour un cessez-le-feu, principalement leur désarmement. Par ailleurs, les manifestations anti-gouvernementales se sont poursuivies pour la deuxième journée consécutive dans le sud du pays. Des milliers de personnes ont marché dans la ville de Dhaleh, à 220 km au sud de Sanaa, réclamant la libération d'une quinzaine d'activistes sudistes arrêtés la veille. Une importante manifestation a eu lieu dans cette ville mardi durant laquelle les habitants ont réclamé «l'appui de la Ligue arabe à l'indépendance du sud», alors que M.Moussa se trouvait à Sanaa. Des centaines de personnes ont également pris part à Aden, principale ville du sud, à deux manifestations pour réclamer la sécession du sud, selon des témoins. Un général à la retraite a été arrêté ainsi que 15 autres activistes, dont deux femmes, à un barrage de l'armée près d'Aden, ont-ils précisé. Le site Internet du Parti socialiste yéménite, qui gouvernait l'ex-Yémen du sud, a affirmé que «près de 200 personnes» avaient été arrêtées à Aden et qu'une «manifestation avait été dispersée par la force». Le sud est en ébullition depuis des mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant faire l'objet de discriminations de la part des nordistes et ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante. Certains appellent ouvertement à la sécession du sud qui formait un Etat indépendant avant 1990.