Ces structures d'analyses médicales et de contrôle de produits alimentaires devront décrocher une accréditation pour garantir la sécurité des citoyens. Les risques industriels figurent toujours parmi les causes susceptibles de causer des accidents mortels. Pour éviter ces catastrophes, les sociétés de réalisation doivent être contrôlées par des laboratoires d'inspection. L'un d'entre eux, Geral, a obtenu avant-hier une accréditation de l'Office algérien d'accréditation lors d'une cérémonie organisée à l'hôtel Hilton. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, était de la partie pour témoigner de l'intérêt accordé par le gouvernement à cette nouvelle démarche visant à adopter des normes de production et de services dans de nombreux domaines. La deuxième société à avoir sollicité l'obtention d'une accréditation est l'organisme de certification belge Vinçotte. Le Directeur Général d'Algerac, Nouredine Boudissa, a souligné que le label accordé par son organisme est une preuve de compétence de ces deux sociétés. Le premièr, Geral, axe son activité sur le contrôle de plusieurs aspects du monde industriel comme le contrôle des soudures. C'est un chapitre important lorsqu'on a à l'esprit que cette procédure est un maillon indispensable pour assurer la solidité des canalisations et d'empêcher leur explosion accidentelle ce qui pourrait donner lieu à des pertes humaines. Vinçotte, quant à elle, se charge de délivrer les certificats ISO aux entreprises algériennes. Cette procédure a déjà été entamée en faveur de Naftec, ce qui témoigne de la place qu'occupe le secteur des hydrocarbures dans l'activité des organismes de certification et d'inspection. Cette certification couvre toutes les activités de Naftec comme la réception de bruts, la fabrication et la mise à l'expédition des produits pétroliers et la commercialisation des produits pour l'ensemble des raffineries d'Alger, d'Arzew et de Skikda. Dans le secteur de l'eau d'autres entreprises ont aussi sollicité les services de Vinçotte. L'Entreprise publique économique, Hydro-technique, est parmi celles qui ont obtenu la certification ISO. Elle peut faire valoir cet acquis auprès de ses clients, partenaires et fournisseurs pour faciliter les relations avec eux. Même si les premiers organismes accrédités relèvent d'activités professionnelles, il n'en demeure pas moins que les domaines liés plus directement à la santé des citoyens ne seront pas écartés de cette procédure. Dans ce cadre, il faut rappeler qu'il n'est pas rare que les médecins demandent à leurs patients de refaire des analyses médicales pour s'assurer de l'exactitude des résultats obtenus. Cet exemple témoigne, à lui seul, du déficit de crédibilité des laboratoires d'analyse médicale. La raison est simple: ils n'ont obtenu aucune accréditation d'un organisme indépendant certifiant leur compétence dans leur domaine d'activité. Cette situation devrait changer pour assurer aux consommateurs une qualité de service irréprochable non seulement dans le domaine de la santé mais dans tous les aspects qui ont un lien avec la vie quotidienne. Il appartient à Algerac de s'assurer que leurs méthodes et leurs matériels répondent aux règles de l'art appliquées dans le domaine. Les laboratoires de contrôle des produits alimentaire n'échapperont pas à cet examen des compétences. En réalité, aucun domaine n'échappe à ce contrôle. Il suffit de rappeler que 2000 laboratoires activant dans de nombreux secteurs n'ont jamais soumis leurs compétences à un examen externe fiable et impartial. Même l'Institut Pasteur est concerné par cette nouvelle démarche. C'est le cas aussi pour les laboratoires de contrôle des véhicules ou de matériaux de construction. Même les laboratoires du ministère de l'Enseignement supérieur, au nombre de 700, sont pressentis pour être accrédités. C'est le sens de la convention signée hier entre le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar et du représentant du ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. Les retombées positives de l'accréditation ne se limitent pas aux consommateurs locaux. C'est aussi un bon passeport pour les entreprises algériennes désirant exporter afin de pénétrer les marchés extérieurs. Leurs marchandises n'auront plus à être contrôlées dans le pays destinataire puisque cette action peut être effectuée en Algérie. Mais pour que la crédibilité d'Algerac soit sauvegardée, il faut qu'il soit indépendant et que ses dirigeants et qualiticiens ne subissent de pression de quelque partie que ce soit. Hier, un expert international, Philippe Delmas, était présent à Alger pour rappeler ces préalables.