La délégation sera conduite par le président du Conseil des chefs d'entreprise France-Algérie, Yves-Thibault de Silguy, et rencontrera de hauts responsables algériens. Les dernières mesures prises par le gouvernement algérien dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 préoccupent sérieusement les opérateurs français. A cet effet, une délégation de chefs d'entreprise français est attendue en Algérie le 22 novembre prochain. Un programme de trois jours de travail a été arrêté par le Medef International. Cette délégation sera présidée par Yves-Thibault de Silguy, président du groupe de construction et de services associés Vinci et du Conseil des chefs d'entreprise France-Algérie. Lors de cette visite, les chefs d'entreprise français auront des rencontres avec les hauts responsables algériens pour aborder les volets relatifs aux investissements. «Les chefs d'entreprise français souhaitent bien comprendre les nouvelles mesures pour se mettre en conformité avec la réglementation», a déclaré hier à L'Expression, Patrick Gay, conseiller financier au service économique régional de l'ambassade de France en Algérie. Ce dernier affirme que ces nouvelles dépositions préoccupent réellement les opérateurs français implantés en Algérie. Ces derniers souhaitent, selon M.Gay, avoir «une certaine visibilité» pour venir investir en Algérie. Avant ce rendez-vous d'Alger, prévu du 22 au 25 novembre, une réunion des chefs d'entreprise français est prévue pour le 13 octobre prochain et qui sera présidée par Yves-Thibault de Silguy. M.Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, et Marc Bouteiller, chef de la mission économique française en Algérie, prendront part à cette réunion. A ce propos, M.Gay souligne que l'objectif de cette réunion de Paris est de sensibiliser les entreprises françaises quant à l'intérêt de cette prochaine mission en Algérie. Pour l'instant, le nombre de chefs d'entreprise qui effectueront le déplacement à Alger n'a pas été communiqué. «Ils seront certainement plusieurs dizaines, comme les fois précédentes», a précisé M.Gay. Notons que plusieurs réunions similaires ont eu lieu ces dernières années mais sans apporter de résultats concrets. Alors peut-on espérer des résultats sur le terrain cette fois-ci? M.Gay préfère, plutôt, répondre en affirmant que «la France reste quoi qu'on dise le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie». Par ailleurs, Medef organise annuellement deux à trois rencontres d'information et d'échanges avec les chefs d'entreprise français. La dernière remonte au mois de décembre dernier à Paris. Les participants avaient soulevé les «difficultés» qu'ils rencontrent en Algérie. «Les entrepreneurs français rencontrent quelques difficultés pour investir en Algérie, notamment depuis l'aménagement de la réglementation sur les investissements. Je ne porte pas de jugement de valeur sur les décisions prises par le gouvernement, mais les entreprises doivent s'adapter à cette nouvelle donne. Elles le feront», a déclaré à L'Expression M.De Silguy, juste après cette réunion. A noter qu'à l'issue de cette réunion, ce même responsable avait énuméré un certain nombre «d'obstacles» rencontrés en Algérie. Il s'agit, entre autres, de l'économie informelle, des difficultés d'accès au foncier, du droit de préemption et de difficultés de financement des investissements par le système bancaire local. De leur côté, les chefs d'entreprise avaient fait part d'autres «problèmes», dont ils se plaignent. Parmi ceux-là figure l'obligation de réinvestir les exonérations fiscales obtenues en faveur de l'investissement et le droit de préemption pour les cessions d'actifs publics à des opérateurs étrangers.