Les bénéficiaires du projet des 168 logements Aadl au chef-lieu de la wilaya de Bouira crient à l'injustice, au mépris et la hogra. Les responsables de l'Agence de l'amélioration pour le développement du logement semblent jouer avec leurs nerfs. Depuis 2008, ces citoyens prennent leur mal en patience après les multiples promesses de remise des clés. Le projet des 300 logements (62 logements sur le site de Gouizi et 168 au quartier des 1100-Logements) a connu des retards de réalisation. Le projet des 168 logements a connu un dénouement heureux depuis deux années. Quant aux 138 logements il a fallu attendre deux bonnes années encore. Les travaux sont réactivés et confiés à une entreprise et des sous-traitants. La livraison devait se faire en 2008. C'est du moins la seconde promesse faite aux bénéficiaires après celle de leur remettre les clés 6 mois après le paiement du premier apport financier. Ce rendez-vous est renvoyé au mois de mars 2009 puis à juin de la même année. La dernière promesse a fixé l'échéance au mois de Ramadhan, soit avant l'Aïd-El- Fitr. Selon les bénéficiaires, les logements sont prêts. Même la viabilisation et les aménagements extérieurs le sont. Ils ne comprennent pas l'argument de l'Agence qui s'obstine à retarder la livraison des logement réalisés. «Il ne reste qu'à poser le gazon», nous informe un futur bénéficiaire. Le retard dans la remise des clés pose maintenant un vrai problème. La rentrée sociale et surtout scolaire sont déjà effectuées. Les bénéficiaires s'inquiètent pour la scolarité de leurs enfants. Les deux écoles proches de la cité affichent complet et ne pourront en aucun cas recevoir plus de 200 nouveaux inscrits. Le déménagement qui devra se faire dans les prochains jours, comme promis pour la énième fois, perturbera la scolarité des enfants. L'incertitude fait que les citoyens sont dans l'incapacité d'avancer une date précise pour évacuer les appartements qu'ils ont loués et où ils habitent actuellement. Les propriétaires exigent le paiement des loyers à l'avance. Une dépense supplémentaire pour des fonctionnaires qui n'ont rien d'autre que leurs salaires mensuels pour vivre. L'Agence n'a pas convoqué la majorité des bénéficiaires pour s'acquitter de la seconde tranche de l'apport personnel. Les citoyens regroupés en association craignent un autre retard dans la remise des clés. Ils sollicitent l'intervention du wali pour régler cette situation dont ils sont les seules victimes. Dans un communiqué adressé aux responsables et dont nous détenons une copie, les bénéficiaires des 168 logements Aadl de Bouira menacent de recourir à une action de rue et à l'occupation du site jusqu'à satisfaction de leurs doléances. «Pour avoir ce logement, j'ai mis à contribution toutes les économies de plusieurs années de travail. Alors, de grâce, donnez-nous notre bien! On ne demande rien d'autre», supplie le président de l'association.