La décision a surpris plus d'un sachant que, selon des déclarations de quelques officiels, plusieurs accords, notamment ceux avec les Etats-Unis et les Emirats arabes unis, sont entrés dans leur dernière phase de négociations. L'Algérie ferme son ciel. Sans préavis. Le gouvernement a pris la décision de suspendre les négociations sur l'Open Sky entamées depuis plusieurs années avec des partenaires arabes et d'autres, de l'Europe et des Etat-Unis. Jeudi, le ministre des Transports, M.Amar Tou, qui répondait à une question orale d'un député à la chambre basse a avancé cet argument: «Nous (allusion faite à Air Algérie) ne sommes pas en mesure de concurrencer les compagnies étrangères. Pour cette raison, les autorités ont recouru à la suspension des négociations portant sur l'ouverture du ciel algérien aux compagnies étrangères.» La décision a surpris plus d'un sachant que, selon des déclarations de plusieurs officiels, plusieurs accords, notamment ceux avec les Etats-Unis et les Emirat arabes unis sont entrés dans leur dernière phase de négociations. L'on a même annoncé la prochaine implantation de la compagnie aérienne émiratie suite à un accord verbal conclu en 2007 lors de la visite officielle du président des Emirats arabes unis, Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane. Tout en estimant irréversible l'ouverture du ciel algérien, l'actuel P-DG d'Air Algérie a, à plusieurs reprises, mis en relief ses craintes. A ce propos, M.Bouabdallah pense que les compagnies étrangères ont beaucoup d'argent et pour les rivaliser, il faut que l'on soit accompagné par l'Etat. Il n'hésitera pas à dire lors d'une conférence de presse que l'implantation des compagnies du Golfe «va nous faire du mal». Pour lui, «l'Etat va devoir mettre la main à la poche» avant de franchir ce pas. Rappelons, dans ce sens, que plusieurs décisions ont été prises dans le cadre de la restructuration de la compagnie. L'une d'elles, et non des moindres, est l'ouverture du capital au privé de filiales d'Air Algérie comme la maintenance et le catering. Tou juge «bonne» la situation financière de la compagnie nationale Air Algérie. Il soulignera que l'Etat lui a versé une partie du reliquat qu'attendait la compagnie depuis plusieurs années, et dont la somme globale avoisine les 12 milliards de DA. Ce n'est pas tout. Air Algérie a fait une année exceptionnelle en réalisant des bénéfices suite à l'aide apportée par l'Etat estimée de 2 à 5 milliards de DA. Amar Tou s'est longuement exprimé sur le parc d'Air Algérie. Il précisera dans ce sens que la compagnie dispose de 31 appareils, dont cinq gros-porteurs qui ne sont pas appropriés aux lignes intérieures. Un contrat sera conclu dans les prochaines semaines pour l'acquisition de 11 avions qui auront une capacité de 70 à 150 sièges. L'objectif étant de libérer les autres avions au profit des lignes extérieures. Le contrat sera financé par les banques publiques. Apostrophé sur les départs des pilotes algériens à destination des compagnies étrangères, notamment celles du Golfe, Tou défend qu'il s'agit d'une minorité, puisque des «442 pilotes que compte la compagnie seuls 33 ont démissionné, souvent en piétinant les clauses des contrats qui les lient à la compagnie nationale». Enfin, Tou atteste que le gouvernement ne reculera pas sur la décision qui interdit aux concessionnaires le port d'Alger.