La mutation jugée «arbitraire» de neuf enseignantes de l'école primaire El Hadj-Tigrine à Alger, a été mal acceptée par le Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) qui est monté hier au créneau et menace de recourir au débrayage pour faire entendre sa voix «Si le secrétaire général de l'Education nationale ne satisfait pas nos revendications, notamment celle relative à la mutation de neuf enseignantes, une grève de trois jours sera déclenchée la semaine prochaine», a déclaré, hier, le secrétaire général du Snte, section d'Alger-Centre, Aït Hamouda Abdelmadjid, lors d'une conférence de presse tenue à Alger. «La mutation des neuf enseignantes de l'école primaire en question est injustifiée. Elle n'est pas conforme à la réglementation», a-t-il ajouté. L'orateur a, d'autre part, précisé qu' une délégation conduite par M.Boudjenah, secrétaire général du Snte, devait se rendre hier, au niveau du ministère de l'Education nationale pour rencontrer le secrétaire général du MEN afin de faire part des préoccupations des éducateurs, relatives au corps enseignant. Par cette démarche, les enseignants veulent ainsi attirer l'attention des pouvoirs publics quant à l'utilisation, par certains responsables, de leurs prérogatives d'une manière «autoritaire», tout en demandant la réintégration dans leurs postes des enseignantes ayant fait l'objet d'une mutation «arbitraire», et l'ouverture d'une enquête indépendante sur le dossier de ce contentieux. Par ailleurs, M.Aït Hamouda, a fait savoir qu'un sit-in est programmée aujourd'hui par l'association des parents d'élèves au niveau de l'Académie de la wilaya d'Alger. Selon l'intervenant, cette décision a été prise pour mettre un terme à la situation «instable» dans laquelle se trouve leur progéniture scolarisée au sein de l'établissement en question. Les enseignantes, pour leur part, présentes lors de la conférence, refusent d'appliquer une décision de mutation, «arbitraire» selon elles, se réservant le droit, indiquent-elles, de recourir à la justice pour faire valoir leurs droits. «C'est suite à notre rapport établi à l'encontre de la directrice de l'école Tigrine que nous avons été affectées sans même passer par une quelconque commission paritaire de discipline», a tenu à rappeler, une enseignante «victime». Le Snte, rappelle-t-on, avait organisé une grève le 1er octobre, lors de laquelle il a demandé au ministère de l'Education le retour des enseignantes mutées. Selon M.Aït Hamouda, la grève a été une réussite totale puisque, affirmera-t-il, elle a été suivie à «60% au niveau de l'enseignement moyen et 35% au niveau de l'enseignement primaire». Par ailleurs, notons que le corps de l'éducation nationale sera paralysé aujourd'hui, en prévision de la Journée internationale de l'enseignant, coïncidant avec le 5 octobre. Plusieurs syndicats prendront part à cette journée de contestation dont le syndicat des lycées d'Algérie, CLA, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation, Satef, le Snapap ainsi que le Conseil national des enseignants contractuels, Cnec.